Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec

Quand  je serai vieille je serai un ptérodactyle, en attendant je bois à la santé d’Adèle.

J’ai de grosses lacunes en matière de BD, alors en voyant cette affiche toute steampunk  ça a été « Saperlipopette, ça c’est pour moi ». D’ailleurs, cette Adèle, toute en plumes sur son ptérodactyle, dans MON Sacrosaint Jardin des plantes, elle me rendait verte de jalousie. Les plumes, c’est moi ! Non d’une pipe. Mais ça a été plus fort que moi, j’y suis allée. Comme tout Besson qui se respecte, Adèle promettait du grandiose et il fallait que je vois ça de mes propres yeux. Alors j’ai bravé amygdalite, les reins, les révisions et même mon dégout personnel du réalisateur hadopiste par excellence. Cela dit, j’ai tout de même pouffé en voyant la notice « Attention ! vous êtes surveillés, gare à vous, ne filmez pas, ne copiez pas ce film etc etc bla bla bla » et j’ai tout de même eu un tout petit peu peur durant les quelques secondes du générique. Parce que bon les hiéroglyphes, c’est mignon, mais en 2010 et en images de synthèse, ça fait assez remake d’Astérix et Cléopâtre et ça me rappelle que Brendan Fraser est maintenant vieux et gros.

Mais la peur n’a pas duré longtemps et j’en ai eu pour mon argent Mesdames et Messieurs, entre le Paris merveilleux longtemps avant la Bibliothèque François Mitterrand, les costumes à la mesure de mes délires de petite fille gâtée et l’action qui s’enchaine à un rythme effréné, je ne me suis pas ennuyée une minute.

En revanche, le côté rétro et l’aspect BD seraient sans doute mieux passés si Jeunet ou Caro avaient été de la partie… Bon, c’est Besson hein, il a des sous, des effets spéciaux, mais question qualité d’image j’aurais apprécié un peu plus de jaune… A la rigueur, des plans à la Guy Richie façon Sherlock Holmes auraient pu faire l’affaire. Mais très honnêtement ce serait pinailler, ce qui n’est aaaaabsolument pas mon genre, of course.  Et puis il faut créditer la mise en scène d’un superbe passage en parallèle d’un œuf et d’un crâne d’œuf. Sans compter Louise Bourgoin dans son bain. Nue très nue, mais subtilement tout de même (je ne saurais pas expliquer autrement, il ne faut pas tout gâcher non plus).

D’ailleurs, la mise en scène, mes amis ! Des gouailles parisiennes, des caricatures drolatiques à souhait, un Jean-Paul Rouve à en perdre son khôl sous les yeux (peut être une compensation pour le trauma de Madagascar, je ne sais pas, une grande idée en tous les cas), des momies bobos avant l’heure et Elle !

Méchante, hystérique, ultra-condescendante, prétentieuse, égoïste, têtue comme un chameau, en un mot Parfaite ! Rarement héroïne ne m’avait autant séduite, Louise en Adèle c’est le citron dans un cheese-cake de froufrous exotiques. Ça donne un je-ne-sais-quoi qui ne peut pas laisser indifférent. Alors, même si je ne suis pas réconciliée pour autant avec Luc, je vous conseille à tous ce très bon divertissement et je suis maintenant tout à fait fan de Tardi et dès que j’en ai l’occasion, je m’offre  la Blanc-Sec en intégrale !