Ils ont quoi les gens avec Thalassa hein ?

Bon. Pas besoin de vous faire un brief, je vais gueuler, c’est marqué dans le titre. Vous le savez tous, ce mercredi sortait Océans, un film sur la mer, les océans, les poissons, les pieuvres, les dauphins et tout le reste du petit peuple de la mer que l’on connait, cela va de soi, très mal. Genre très mal même.

Un film « choc » au niveau de la beauté des images (non je ne l’ai pas encore vu), un film « choc » pour la partie technique simplement délirante et un film « choc » parce que ces sortes d’odes à la Nature se multiplient mais ne se valent pas tous en qualité ! Celui-ci est semble-t-il de remarquable facture, tout le monde s’accorde à le dire. Même les critiques de « ça balance à Paris » sur Paris Première sont tous d’accord pour le dire. C’est dire !

Car oui, je regarde cette émission typiquement branchouillarde et parisiano-centrée jusqu’à la moëlle avec une certaine délectation. Souvent, les critiques y sont drôles, parfois justes, on se prend au jeu d’un Pierre Lescure en pleine forme qui gère ses chroniqueurs avec brio. Bon, il y a aussi les critiques qui énervent. Les branchouillards justement. Les poufs parisiennes qu’on imagine volontiers croiser au détour d’un cocktail mondain de ce monde cuuuuulturel tellement hype et tellement plus intelligent que le commun des mortels. Bref : la partie de la culture qui me fait vomir et me donne des envies de meurtre.

Genre Audrey Diwan tiens, qui parlait d’Océans. Je ne connais pas la damoiselle, je n’ai pas lu ses oeuvres et d’ordinaire ses critiques me plaisent plutôt pas mal (si l’on met de côté la branchouillardise chronique… bref  une parisienne pur jus, de celles que tu as envie de baffer quand tu marches dans ton quartier branché), vous voyez non ?). Mais là, elle a poussé un peu loin. Je cite (peu ou prou) : « En allant voir Océans, j’avais peur de me retrouver devant Thalassa. » … … … et là il y a eu comme un silence dans mon salon. Celui qui précède l’explosion de colère.

BORDEL. Alors. Deux choix… Soit elle disait qu’elle ne voulait pas voir un « documentaire » au sens classique du terme et dans ce cas je partage son avis : je n’ai pas du tout envie de voir Océans comme un docu classique… Soit… elle disait ça en sous-entendant que Thalassa, c’est un peu de la merde télévisuelle et que ça fait 20 ans que ça dure sans qu’on comprenne trop pourquoi !

Bizarrement, quand tu l’entends parler (petite voix flutée parisienne), quand tu vois ses mouvements de bouche maniérés, tu te dis que c’est plutôt la version numéro 2 qui l’emporte. Que c’est le genre de personnes que tu fous devant Thalassa et qui te disent que c’est de la merde, du haut de leur culture et de leur morgue.

Bref, ils ont quoi les gens avec Thalassa ? C’est une source incommensurable de culture, d’émerveillement aussi. Certes, certains reportages sont nazes, d’autres te donnent juste envie de dormir, et ça passe le vendredi soir ! Ah oui pardon, le sacro-saint vendredi soir, cette fameuse soirée où il FAUT sortir, absolument, tu vois ? Mais. Bizarrement, c’est l’une des émissions, avec celles diffusées sur d’autres chaînes à vocation plus culturelles, qui ont bercé mon enfance et mon adolescence. Je dirais même que c’est l’une des émissions qui a éveillé ma curiosité à l’océan, à la Nature dans sa globalité. Thalassa, ce sont mes premiers émerveillements, à mettre à côté des docus du Commandant Cousteau…

Donc voilà. Thalassa, c’est bien. Et je ne supporte pas qu’une abrutie de critique parisiano-merdasse vienne sous-entendre que c’est juste bon à donner aux beaufs qu’elle méprise (et que je méprise aussi), comme une sorte de production de TF1 ou de la petiote M6… Non mais.