Grève … du sexe !

Vous avez tous certainement cru que nous allions faire la grève aujourd'hui … Grève de l'article du jeudi, ça nous aurait arrangés hein ! Pas de révélations, pas de scoops sur ce que peut être la vie d'un "couple épanoui" (ça veut dire quoi cette expression d'ailleurs ?).
 
Mais non. Nous répondons à la pression populaire qui veut toujours en savoir plus sur nous. Histoire d'être raccord avec l'actualité, on va parler cul, mais n'importe quel cul hein, le cul en grève.
 
Vous devez sûrement penser qu'un couple épanoui assouvit ses envies en permanence, que c'est comme au premier jour = 20 fois par semaine, au moins. Eh bien pas chez nous … On vous rassure toutefois en vous disant que ça va très bien, merci, mais que parfois une forme de lassitude apparaît et qu'on a envie de faire la grève.
 
C'est très laid. D'ailleurs, c'est souvent Alice qui la fait la grève. Il faut certes avouer que je suis parfois un peu insistant et que j'aspire à une sorte de service minimum du sexe.
 
Enfin, je dis qu'Alice fait la grève, c'est bien sûr son droit, il n'est pas question de le remettre en cause, même en promulgant une réforme à notre contrat de PACS. Je me rends d'ailleurs compte que j'aurais vraiment dû rajouter une clause à ce niveau là … Mais bref !
 
Les raisons d'Alice sont souvent valables, je ne parle même pas de durée de cotisation sexuelle ou encore de privilèges en nature, mais bien de raisons très valables dans un couple :
  • la grève du sexe peut intervenir en cas de conflit social. C'est à dire qu'on s'engueule à moitié ou qu'une remarque déplacée sur sa tenue de travail. Vous pouvez être alors assurés que ce type de conflit va entraîner une grève reconductible, sans préavis et avec compensation obligatoire : gentillesse exacerbée de ma part, petit cadeau ou flatteries … le but étant bien sûr pour moi de négocier les conditions nécessaires à l'arrêt de la grève et à une réconciliation en règle sur l'oreiller.
  • la grève du sexe peut aussi intervenir dans le cadre des conditions de travail … Je parle ici du lieu, de l'heure, ou encore de la position voulue par l'un mais non consentie par l'autre. La grève se fait alors sans préavis, d'un simple refus, souvent vexant d'ailleurs lorsqu'on essaie d'être plaisant et doux. Toutefois, cette grève est de courte durée (la nuit, quelques heures, etc.) et sa résolution est facile : il suffit d'améliorer lesdites conditions de travail (un bon bain, une douche bien chaude, ou encore le lit chauffé avant d'y pénétrer).
  • d'autres grèves peuvent intervenir au niveau des privilèges … l'un a droit à certaines faveurs, l'autre non … le conflit peut alors éclater. Il se résoud facilement, via l'adjonction d'un mesure compensatoire au jeu sexuel. Très facile donc, mais nécessitant une imagination fertile.
  • enfin, la grève du sexe peut intervenir sans motif aucun, sans préavis. Rien, aucune indication préliminaire, l'homme que je suis est alors terriblement perturbé car il ne comprend pas ce qui lui arrive … Ces actions éclair sont fort heureusement rares et ma perplexité vis à vis de ces lunatismes reste entière. L'envie ne serait-elle donc pas universelle, suis-je un obsédé en manque permanent ? Je n'ai toujours pas la réponse.
Vous aurez sûrement remarqué au travers de ces quelques lignes que quel que soit le motif déclenchant la grève, l'absence de préavis est systématique. Et le fait de vivre avec une jeune effarouchée (une PME en quelque sorte) ou une vieille bourlingueuse (du type SNCF) n'y changera rien, vous vous rendrez alors compte que les grèves non-sexuelles ont au moins le mérite de prévenir leurs utilisateurs … Il n'en reste pas moins que rien ne vous empêche de vous rabattre sur un autre moyen de satisfaction locomotion.
 
En tout cas, ce que j'ai remarqué ce matin, c'est qu'en cas de grève non-sexuelle … il n'y pas de grève du sexe à signaler. Finalement, les mouvements sociaux, ça a du bon …