Green Zone

Samedi dernier, juste avant de partir en Sicile et de me coucher comme un vieux après une journée difficile (le P’tit Railleur m’a tuer, comme d’hab !), je suis ENFIN retourné au cinéma ! Parce que ces derniers temps, je fais essentiellement des avant-premières, mais rien d’autre. Frustrant, ça doit bien faire trois mois que je n’utilise que peu mon abonnement illimité et je compte bien changer cette vilaine habitude dans les semaines à venir.

Bref, retour au cinéma pour voir Green Zone, l’adaptation d’un roman sur la seconde guerre d’Irak menée par les américains en 2003 : la Zone Verte, c’est en fait le coeur de Bagdad, protégé, sur-sécurisé, une sorte de havre de semi-paix dans lequel tout l’establishment du pays en ruines gère la guerre et la mise en place d’une « démocratie moderne ». Autrement dit, c’est mic-mac à tire-larigot ! Un pitch prometteur, emmené par Paul Greengrass et Matt Damon en acteur principal, incarnant un chef de section de l’armée US chargé de trouver les fameuses « armes de destruction massive » qui étaient la raison principale de cette seconde offensive irakienne.

On connait bien évidemment l’issue de cette histoire : d’armes, il n’y avait point. Et c’est le cheminement de cette découverte et la percée de la vérité dans les médias que le film retrace avec un certain brio. Le réalisateur n’oublie aucune des parties mises en cause : soldats, forces spéciales, gouvernement US, CIA, parti Baas en disgrâce qui se cache, le Valet de Trèfle, quelques irakiens (le fameux Freddy) et bien évidemment médias. Peu de subtilité dans tout ça, chacune des paroles prononcées est parfaitement connotée politiquement, parfaitement lisible et chacun joue son rôle sans trop de passion mais avec beaucoup d’efficacité.

On n’en attendait finalement pas moins du réalisateur de la Mort/Vengeance dans la Peau : de l’efficacité, une image granuleuse comme il faut la nuit, quelques plans sympathiques et surtout un parfait sentiment d’oppression lorsque les soldats sont de sortie dans les rues du pays dévasté. Que ce soit au milieu d’une foule ou plus simplement dans une zone plus « calme », Greengrass nous prouve une fois de plus qu’il maîtrise sa caméra (même si elle bouge un peu trop parfois, burp !), sa capacité à filmer l’action et à nous plonger dedans.

Mais autant cette qualité est parfaite dans les films sus-cités, autant dans cette Green Zone j’aurais voulu voir un peu plus de finesse de jeu, de finesse politique… car c’est avec de gros sabots que le réalisateur nous montre l’envers du décor irakien, de la Green Zone aux zones de guerilla, une sorte de havre de paix surréaliste au milieu du chaos extérieur des premiers mois (?) de cette (fin ?) de guerre.

Bref : pas mal du tout… mais ça aurait pu être nettement plus puissant. A voir malgré tout.