Du miel sans saveur

 J’en aurai mis du temps à vous parler de livres à nouveau … il faut dire que celui que je viens de terminer m’a donné du fil à retordre. Peu motivant, peu accrocheur, j’ai eu un mal fou à « rentrer » dans le livre, ce qui est chez moi une condition indispensable à une bonne appréciation de l’oeuvre !
Car oui, je n’aime que quand je m’immerger dans l’univers d’un livre, qu’il soit réaliste, historique, de photo ou de science-fiction …
Le livre dont je vous parle, c’est la Ruche d’Hellstrom de Frank Herbert, l’auteur on ne peut plus connu du cycle de Dune et d’autres livres moins connus mais de qualité !
Je l’avais acheté après une rapide lecture de la 4ème de couverture … qui était prometteuse. En gros on m’a vendu le livre en me disant que c’était le bouquin d’Herbert le plus inquiétant, le plus sombre, etc.
Bah non.
Pour résumer rapidement, ce livre raconte la découverte d’une organisation secrète implantée dans l’Oregon par une Agence gouvernemantale US … On est en pleine guerre froide et donc les communistes et autres révolutionnaires sont soupçonnés d’inventer des armes nouvelles, etc.
Sauf que cette organisation n’est pas communiste … c’est « juste » une ruche humaine, menée par le Dr Hellstrom.
Celui-ci est l’héritier d’une communauté qui copie les insectes dans leur fonctionnement social et hierarchique, en améliorant le concept de la ruche, en optimisant en permanence les générations d’ouvriers et de spécialistes … Cette ruche de 50000 êtres humains (mais sont-ils encore humains ?) est donc installée sous terre, en pleine campagne US …
Pas fameux comme programme se dit-on ?
Sauf que si ce roman a pu être novateur, il ne l’est plus beaucoup de nos jours (et surtout après avoir lu Demain les chiens et son clin d’oeil aux fourmis …) ! Le livre compte quasiment 500 pages, mais seules les 70 dernières sont intéressantes de par la description plus détaillée de la Ruche et de son fonctionnement ! C’est là clairement l’horreur : cuve de décomposition, disparition de l’individualité, reproduction codifée et programmée …
Herbert enchaîne les chapitres : l’un il suit Hellstrom, l’autre il suit les responsables de l’Agence et le suivant les agents de cette agence ! Ce sont eux les « vrais » êtres humains : pris au piège d’un côté par cette Ruche déshumanisée, d’un autre côté par la société US de la Guerre Froide, carriériste et pourrie. L’auteur prend clairement parti contre la Ruche, symbôle d’un collectivisme total … c’est à dire une sorte de communisme poussé à l’extrême … mais il ne défend pas pour autant la société US … Le seul point positif et construit qui ressort de ce livre, c’est le « bon point » de la Ruche au niveau de l’écologie, domaine cher à Herbert !
Mais, dans tout ça, j’en suis à ne pas savoir sur quel pied danser … et donc à ne pas m’immerger dans le livre … et donc à ne pas vous le conseiller.