99F et Brad Pitt …

Oulah. Qu'est ce que c'est que ce titre ???

Je me le demande moi même … sûrement une tentative de synthèse de notre soirée de dimanche, et de celle d'hier. Du cinéma quoi. 


On commence donc dimanche soir, après une journée placée sous le signe du fêtage d'anniversaire râté (je vous raconte ça plus tard, mais vous comprendrez à coup sûr mon absence de moral et de joie) … il était temps de se changer les idées via un petit ciné aux Halles.

Et pour cela, rien ne vaut un Jean Dujardin déjanté, nous sommes donc allés voir 99F, adaptation du roman éponyme de Beigbeder … La réalisation est confiée à Jan Kounen, célèbre pour Dobermann, déjà terriblement déjanté ce film hein ?
Bref, on s'attendait à du très lourd, du très trash, du violent, du poudrage de narines en veux-tu en voilà … bah on n'a pas été déçus pour le coup.
 
Le film file à 99 à l'heure, de flash en flash, commençant par la fin, remontant le temps pour chroniquer la dernière année de ce publicitaire ignoble qu'est Octave. Inhumain, horrible, sans coeur, sans rien. Un crétin irresponsable (sic) au pouvoir énorme : celui de modeler les envies des gens.

 

Il ne reste maintenant plus qu'à lire le livre, même si j'ai tendance à penser que le style Kounen correspond parfaitement à l'univers publicitaire (et pour cause … ) décrit dans ce film. Le livre deviendrait-il donc inutile pour une fois ? A confirmer.
 
On ressort de la salle un peu grisés, mais avec une terrible envie de vomir aussi. La pub nous entoure, nous berce, et ce depuis que nous sommes gamins … elle n'en reste pas moins haïssable sous certains abords … ceux qui justement son abordés dans le film.
 
Un film à voir donc, pas forcément pour le message anticonformiste, car tout le monde sait que la pub, c'est de la merde … mais plus pour le talent graphique du réalisateur, et celui toujours éclatant d'un Jean Dujardin décidément adaptable à tous les rôles. La marque des grands.
 

Hier soir enfin, la tête plombée encore un peu plus que dimanche, on va se changer les idées. On se décide pour une sortie de la semaine, pour faire court : l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford… avec un Brad Pitt salué par la Mostra, gage d'une qualité certaine pour un film … 

Bon choix une fois de plus … le film est magistral, un "vrai" western comme ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas vus !!!

Ambiance pesante, regards lourds et troublants, tics de visage, claquement brutal et soudain des armes, grands espaces d'une Amérique encore sauvage et en plein développement … tout est là. Les acteurs sont des gueules, pour incarner une espèce d'hommes disparue aujourd'hui : les derniers francs tireurs, cowboys rattrapés par l'évolution d'un pays sorti de sa guerre civile et en plein boom.

Les deux acteurs principaux, Brad Pitt et Casey Affleck … sont grandioses dans leur rôle de Jesse James et Robert Ford. Le premier fait peur comme jamais : torturé, violent et bestial par moments, père normal le reste du temps, l'intelligence du regard qui vient nous vriller au fond de nos sièges … quelle intensité ! Quant à Casey Affleck, il nous fait sentir ce que doit sentir Jesse James … il est insondable, regard fuyant, sourire crispé et faux, mais tout de même attirant et séduisant, intelligent indéniablement.

Et là où le film se fait, c'est dans la lenteur, dans la terrible et lente montée de l'intensité dramatique … on en arrive à se renfoncer dans le siège, pétrifiés par tant de tension, même si bien sûr on connaît la fin …

C'est là toute la force du film : une atmosphère, un rendu … authentiques. Une violence omniprésente qui explose par instants, perçant l'abcès qui se reforme instantanément, et ce jusqu'aux dernières minutes du film, aux dernières secondes même.

Un grand moment de cinéma, indéniablement.


On vous espère rassasiés … deux films en deux jours ! Il était temps d'aller de nouveau dans les salles obscures, cela faisait tout juste un mois que nous n'y étions pas allés. L'occasion de reprendre le rythme du cinéma et l'envie de voir de bons films. Voilà qui est chose faite.