Vulcano – boue, soufre, cratère

Autre île majeure des Éoliennes : Vulcano. Il faut dire que son nom est évocateur et chargé d’histoire, véritable aimant à touristes qui ont colonisé la partie basse de l’île, là où la presqu’île de Vulcanello (ancien îlot désormais partie intégrante de Vulcano depuis l’éruption de 1888) forme les deux anses principales de l’île, celles où accostent les navires et celles où la majorité des baigneurs se rend. Au delà de la ville de Vulcano sans intérêt, clairement dédiée au touriste ou au curiste de passage, l’endroit reste marquant dans la mémoire visuelle et olfactive. Il faut dire que quelques mètres après s’être enfoncés dans l’île, on découvre les fameux bains de boue, surplombés d’un tertre de roche et de soufre…

On reviendra un peu plus tard dans la journée, hors de question de sentir le soufre à même la peau toute la journée… Direction Vulcanello pour commencer afin de voir ce qu’ils appellent ici la vallée des monstres. Quelle erreur ! Si le spectacle devait assurément être impressionnant peu après l’éruption, avec ces gros blocs de lave (quelques tonnes…) éparpillés autour du volcan encore fumant et prenant des formes plus ou moins humaines, il n’y a désormais plus rien à voir, si ce n’est Lipari au loin et un mélange indéterminé de roches et de végétation tandis qu’au loin, le cône principal expire ses vapeur de soufre.

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En clair, à moins d’avoir pas mal de temps à perdre, n’allez surtout pas voir cette « vallée des monstres »… et prenez le temps de vous rendre dans le sud de l’île puisque ces quelques heures de marche et de balade nous auront au final privé de cette découverte et notamment de celle des villages de Vulcano Piano et Gelso. Dommage mais tant pis car l’essentiel de Vulcano, c’est bien l’ascension du volcan ! 800 mètres pour atteindre le premier point d’observation du cratère puis quelques centaines d’autres pour gravir les quelques 499 mètres jusqu’au sommet du volcan. La première partie de la montée est de loin la plus délicate avec une pente raisonnable mais un sol de cendres et de poussière très meuble et donc fatiguant pour les mollets et les fessiers. Il fait une chaleur de four mais la vue commence d’ores et déjà à valoir le détour.

La seconde partie de la grimpette permet d’atteindre le premier bord du cratère. Je n’ai rien à décrire à dire vrai tant il n’y a pas véritablement de mots face à ce genre de spectacle. Bienvenue « ailleurs ».

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Le premier choc passé, on songe à atteindre le bord opposé du cratère. Gauche ? Droite ? A gauche, le soufre règne en maître et n’ayant pas spécialement envie de tousser et/ou de trouer mes vêtements à l’acide sulfurique, j’ai choisi le passage de droite qui grimpe peu à peu le long du cratère. C’est d’ailleurs l’occasion de voir le reste de l’île, l’occasion de regretter encore d’être allé voir les monstres.

On arrive enfin au sommet, l’occasion de rajouter une pierre au cairn qui trône là et de laisser traîner le regard partout autour de soi. Les pentes dénudées du volcan d’un côté, le cratère et ses fumerolles de l’autre et enfin, tout l’archipel des Éoliennes. Grandiose.

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Il est temps de redescendre, scrutant les îles au loin et non plus le cratère qui nous a dominés toute l’après-midi. La boue noue attend.

La boue, donc. Les émanations gazeuses du volcan, lourdement chargées en soufre et autres minéraux, sont paraît-il très bonnes pour la peau et pour la santé ! Soit. Il convient d’enfiler un maillot de bain que l’on n’aime pas trop avant de se plonger dans le bouillon de culture, en prenant garde à ne pas marcher sur une fumerolle. L’eau boueuse est à environ 35° et l’odeur finalement loin d’être insoutenable ! Les mains partent à la recherche des boues que l’on étale alors sur sa peau avant de se laisser sécher une bonne vingtaine de minutes. Rinçage, il ne faut surtout pas aller se baigner avec ces boues dans la mer car elles ne sont pas inépuisables. Les colonnes de gaz qui réchauffent la boue sortent également au niveau de la mer ! On se baigne donc dans une mer qui bouillonne par endroits, en passant d’une zone fraîche à une zone franchement chaude, sorte de jacuzzi naturel. Une expérience au finale amusante, à ne pas manquer quand se rend là-bas.

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Il est temps de repartir. Si le corps n’est plus à Vulcano, il s’en souviendra pendant quelques jours, exhalant malgré de multiples douches une légère odeur de soufre (ou d’œufs pourris, selon que l’on soit sensible ou non aux odeurs !). On a vu mieux côté glamour mais une chose est sûre : peau de bébé garantie après s’être laissé sécher cette boue sur le corps. Ne reste plus qu’à optimiser la senteur.

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