Sardaigne – Entre Capo Pecora et Torre Dei Corsari

La journée commence à la Cala Domestica, non loin de Buggeru. Cette plage, planquée loin des axes principaux, au bout d’une petite route serpentant entre les collines, abrite quelques ruines et est bordée de falaises qui l’enclavent complètement. Le résultat est un havre de paix mais un havre de paix un peu sale puisque le côté enclavé fait que nombre de déchets en mer sont ramenés ici, sans même parler du fait que les gens sont de gros porcs…

On dépasse maintenant Buggeru pour se rendre un peu plus au nord, du côté du Capo Pecora, ce promontoire rocheux qui s’avance en mer, environné d’un vaste parc où il fait bon camper et randonner. Le point le plus à l’ouest de la Sardaigne vaut le détour avec son plateau rocheux dépouillé, sa camionnette de babeloches, les falaises abruptes qui cachent la plage de Portixeddu. Tout est calme, on a envie de plonger dans les eaux turquoise pour aller pêcher quelques oursins et les dégommer plus tard sur la route en mode pique-nique.

On repasse ensuite sur la route de Portixeddu avec une splendide vue sur la baie avant de s’engager sur ce qu’on appelle la Costa Verde. Et pour cause. Cette zone de Sardaigne est extrêmement riche, verte, souvent baignée par les nuages qui viennent s’accrocher à ses flancs. De ce fait, les paysages traversés sont loin de l’aridité que l’on a pu trouver plus au sud.

Quelques kilomètres plus loin, la bifurcation à gauche indique « Spiaggia di Scivu ». Notre Lonely Planet nous dit d’y aller et ça semble en effet tentant ! Sauf que le Lonely Planet ne nous a pas parlé des 30 km qui mènent de la route principale à ladite plage, 30 km passés à flanc de montagne, voire au sommet de la montagne ! Cette route est folle. Magnifique et folle, on surplombe tout le paysage, le tracé de la route est véritablement au sommet de la montagne. A faire absolument, sur parole, puisque je n’ai pas pris le temps de m’arrêter pour faire des photos… Oups.

La plage de Scivu et ses splendides dunes valent qu’on s’y arrête, posés à l’ombre au pied d’un rocher, sirotant tranquillement un Coca. Il faut dire qu’il est 14h, qu’il doit faire un bon 30°c dans l’air et que ça cogne sec.

Dans le même esprit, la « Spiaggia di Piscinas » se trouve un peu plus loin, après que l’on ait parcouru la route démente en sens inverse. Il faut aussi savoir que les routes qui serpentent dans le coin, entre Arbus, Guspini, Fluminimaggiore et Terralba sont un vrai régal pour qui aime les jolis virages et les paysages qui vont avec. Cette Costa Verde est une de mes régions préférées pour tout cela.

On quitte finalement la région en direction d’Oristano. L’arrêt aura lieu à Torre dei Corsari, jolie tour de guet surplombant l’interminable plage de Pistis. Quelques nuages, quelques éclairs au loin et quelques gouttent agrémentent la balade. Retour à l’appartement et une question « où est donc partie cette fichue carte Michelin ? » … Perdue quelque part vraisemblablement sauf qu’on en a bien besoin pour les jours à venir ! Alors c’est parti pour un nouveau tour des routes et des arrêts effectués entre Torre dei Corsari et Sant’Antonio di Santadi, pour rien car nulle carte à l’horizon. Il faut dire qu’elle était sagement restée à l’appartement. Quel boulet…

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On aura au moins gagné quelques photos dans cette mésaventure. C’est toujours ça de pris.