Cyclades – le sud de l’île d’Amorgos

Début 2015, la question s’est posée de partir fin septembre, comme je le fais depuis des années au moment de mon anniversaire. Après l’Islande et ses coûts disons conséquents, la facilité et le faible coût étaient dans mon viseur. Or, le précédent voyage dans les Cyclades, avec Santorin, Milos, Sifnos et Folegandros, avait tout de même un goût de reviens-y et répondait parfaitement à ces critères. Alors ce fut vite vu : retour dans les Cyclades, avec de nouvelles îles au programme, dont Amorgos, avec toujours Santorin comme point de départ et d’arrivée.

Me voici donc arrivé sur l’île d’Amorgos, à quelques encâblures au nord-est de Santorin. Amorgos, c’est pour beaucoup et à raison l’île du Grand Bleu. Une partie du film y a en effet été tournée et son fameux monastère est donc visité en partie pour cette raison mais aussi parce qu’il est bel et bien exceptionnel. L’île s’étire tout en longueur autour de ce lieu singulier, une moitié nord et une moitié sud de part et d’autre. Je suis pour ma part arrivé à Katapola, en quelque sorte la capitale de l’île et j’y ai logé pour ces quelques jours sur place. Je ne peux d’ailleurs que vous conseiller de résider ici en moyenne saison : il n’y pas grand monde et tous les bars et commerces sont là. Bref : le meilleur des mondes, sûrement un peu moins en plein été.

La première après-midi sur place et la journée complète suivante furent donc dédiées à la découverte de la moitié sud de l’île, entre Katapola et Kalokaritissa, le long de l’unique route centrale de l’île. Après avoir acheté une carte de randonnée de l’île, je prends donc le chemin qui s’enfonce vers les hauteurs de Katapola, en direction de Minoa. De quoi se dégourdir les jambes après le ferry matinal et de quoi commencer à prendre des couleurs ! Cette première balade permet de visualiser un peu le relief de l’île : quelques grands pics, une épine dorsale qui les relie et de belles et grandes baies abritant ici où là un petit village ou une église (histoire de changer !). Ce n’est pas loin de me faire penser à Folegandros mais Amorgos est tout de même un brin plus verte que sa sœur désolée.

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Après une belle grimpette au soleil, le site de Minoa montre ses quelques pierres. Pas grand chose à voir et pas grand chose à dire mais le détour par rapport à la piste mérite d’être fait le pic sur lequel se logent les ruines offre une vue magnifique sur le golfe de Katapola et permet par ailleurs de repérer quelques plages sympathiques, à portée de pieds !

La randonnée s’éloigne ensuite de la mer pour traverser l’île, en direction du monastère Agios Georgios Valsamitis. Le parcours est beau, globalement peu difficile mais parfois un peu rude à trouver avec des panneaux « 6 » pas toujours bien lisibles ni repérables ! Qu’importe, on finit par trouver et par s’aventurer en direction d’anciens moulins et de leurs bassins de rétention d’eau avec quelques oasis de verdure et de luxuriance. Le contraste est saisissant et amusant, avant le retour vers Katapola. Conclusion ? Une belle balade que ce chemin numéro 6, plutôt facile, assez courte et donc parfaite pour une après-midi tranquille.

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Le lendemain, on commence tôt en louant un scooter et en se rendant à la fraîche (ou presque, le réveil fut dur et le petit-déjeuner a pris plus de temps que prévu !) à Chora. J’y gare le scooter, pensant que la Panaghia Chozoviotissa est située peu ou prou à la même altitude, à flanc de falaise ! Que nenni. Le chemin qui part de Chora descend en réalité à pic en direction de la route touristique qui donne sur le monastère. Autrement dit, il faudra tout remonter après la visite. Pas de problème si vous êtes en forme ceci dit, mais sachez que ça grimpe pas mal au retour. Avantage tout de même : une vue splendide pendant la descente.

Arrivé en bas, il reste à parcourir quelques centaines de mètres jusqu’à l’escalier de pierres qui mène à au monastère Chozoviotissa. Sachez-le aussi : faites le parcours bien tôt ou bien tard, mais évitez les heures chaudes car c’est plein sud et le soleil est plutôt assommant sur ces pentes et marches raides. Autre information pratique : prévoyez de venir avec de quoi vous couvrir les jambes, bras et épaules. Le monastère met à disposition quelques vêtements pour les touristes mais il serait frustrant de ne pouvoir rentrer si ces vêtements sont tous pris ou ont tout simplement disparu. Bref : venez couverts car ce monastère orthodoxe est toujours en activité et ne transige absolument pas sur ses règles.

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Il est temps de pénétrer dans les lieux. Il n’y a à dire vrai pas grand chose à voir si ce n’est la drôle de chapelle (interdit de prendre des photos) et le bureau du responsable religieux du monastère, l’un des quelques moines encore en activité ici, dans cet endroit fondé au XIème siècle. Surprise, on nous sert un petit verre d’eau et un autre de rakimelo, la spécialité d’Amorgos. Raki, cannelle, miel. Un digestif que j’aime beaucoup mais qui rend la remontée vers Chora quelque peu plus difficile ! Voilà qui est bien fourbe mais ma foi, le plaisir de déguster ce petit verre frais avec la vue sur les falaises et la Méditerranée était réel.

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Endroit remarquable, inoubliable, impossible de penser autrement quant à ce lieu qui laisse une marque durable sur la rétine. N’oubliez pas en partant de faire le petit bout de route qui reste et descend après le monastère vers la plage et l’église de Agia Anna. Baignade agréable, cela va de soi, mais également vue imprenable et sans équivoque sur la Chozoviotissa.

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Difficile après le déjeuner de reprendre la route, tant cet endroit m’a marqué. Peut-il vraiment y avoir des choses intéressantes au sud de l’île après cette merveille ? Les quelques kilomètres de route vers le sud sont fort heureusement là pour répondre « oui » à cette question un brin stupide. Tout au sud d’abord, le Cap Palos et Kalotaritissa. Dans cette anse paisible, de nombreux petits bateaux et coquilles de noix à l’abri du vent et quelques baigneurs, locaux ou touristes. Eaux peu profondes et peu agitées, que demander de plus ?

Un peu plus au nord, il ne faut pas rater (difficile de le faire ceci dit) la petite crique qui abrite l’épave sur laquelle Enzo plonge au début du film. Le lieu est reconnaissable, l’ambiance est singulière, la propreté est inexistante. Quand on y pense, si le navire qui gît de guingois a été drossé là, il est logique de retrouver aussi toutes les saletés que l’homme rejette à la mer. Bouteilles, chaussures, bouts de filets et autres joyeusetés de plastique se retrouvent donc ici. Ambiance fin du monde, tout bien réfléchi.

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Dernière étape au soleil couchant : la jolie petite plage de Mourou. Un petit sentier y descend, il n’y a quasiment plus personne. Le soleil se glisse petit à petit derrière les falaises et sonne l’heure du départ, tapissant la route du retour d’une lumière et d’éblouissements magnifiques, prémices à un dernier verre au soleil, dans la baie de Katapola.

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Oui, chaque soirée sur Amorgos s’est achevée à Katapola, au bord de l’eau, le temps d’une ultime baignade et d’un petit verre avant de rejoindre l’appartement et le dîner composé de produits locaux. Comme je le disais en début d’article, la baie de Katapola est parsemée sur sa rive nord (Xylokeratidi) de petites plages accessibles par la route puis par un chemin. Rien de bien difficile et surtout une exposition presque plein ouest qui permet de profiter du soleil et de la lumière jusque tard le soir. Vous auriez tort de vous priver d’une baignade, souvent sans personne pour regarder votre absence maillot de bain, à deux pas de cette petite église ou encore un peu plus loin. Pour les plus fainéants dira-t-on, notez qu’il y a un petit bateau qui fait la navette avec le port principal de Katapola.

Rien que pour sa moitié sud, Amorgos mérite donc amplement d’être visitée. A dire vrai, j’y serais bien resté quelques jours de plus. Une journée peut-être, pour encore plus profiter de son calme, de ses produits, des jolies plages de Katapola en fin de journée et pour randonner un peu plus.

Où dormir à Amorgos ?

J’ai dormi à la Pension Sofia, dans l’un appartements avec terrasse situé à deux pas du centre-ville. Propre, simple, pratique et bien équipé. Rien à redire !

Où manger à Katapola ?

J’ai systématiquement bu mes verres et grignoté mes petits plats et apéritifs chez Karamel. Bonne table, bons vins, bons produits de l’île et ainsi de suite.

Où boire un verre à Katapola ?

Idem que ci-dessus !

Où faire ses courses à Katapola ?

Il y a plein de petits supermarchés sur le port de Katapola. Préférence pour les deux derniers, au niveau du débarcadère. La réalité, c’est qu’il faut piocher chez l’un ou chez les autres au fil des arrivages. Mention spéciale par ailleurs au miel d’Amorgos, sublime, ainsi qu’au rakomelo !

Où louer un scooter à Amorgos ?

Je l’ai loué chez Hermes Rental ! Scooter en bon état général, tarif doux et négocié puisque Hermes et Pension Sofia ne sont qu’un seul établissement.