BIOS – Robert Charles Wilson

Encore un livre de Robert Charles Wilson : BIOS. Et une quatrième de couverture hautement alléchante pour le fan de SF qui ne fait pas que sommeiller en moi :

Situé à quelques années-lumière de la Terre, Isis est un monde verdoyant à l’écosystème complexe. Un monde classé zone de biomenace de niveau 4. La moindre molécule de son biotope est capable de tuer un être humain au terme d’une terrifiante agonie. Et pourtant, Isis constitue la découverte la plus prometteuse de ce XXIIe siècle : berceau d’une vie fondamentalement différente, elle pourrait en miroir éclairer notre propre nature. Zoé Fisher a été conçue pour explorer Isis. Son organisme a été génétiquement optimisé pour s’adapter à l’environnement inhospitalier de cette planète ; sa personnalité patiemment construite autour de cette seule mission. Quels dangers imprévus Zoé affrontera-t-elle sur cette planète grandiose et meurtrière ? Devra-t-elle sacrifier son humanité pour en découvrir tous les secrets ?

Et en effet, quel roman ! Court, intense, riche de sensations « autres » et de descriptions sensorielles et visuelles inédites, il n’en fait pas moins la part belle à la psychologie. Comme toujours chez Robert Charles Wilson, les personnages sont particulièrement bien travaillés et complexes, qu’il s’agisse de Zoé ou de Tam, mais aussi les autres protagonistes, le « père » de Zoé, le directeur de la station orbitale Isis ou bien les ingénieurs côtoyant les personnages principaux. Sensations, interrogations et autres manoeuvres sont parfaitement retranscrites dans le cadre particulier de cette conquête d’Isis, cette planète profondément hostile. Hostile ? Ou cachant un secret un peu mystique, là aussi comme dans tous les romans de l’auteur ? A vous de lire, mais l’idée est plaisante.

En plus de cela, Robert Charles Wilson insère dans son oeuvre quelques éléments de hard-science détaillant de manière relativement précise les avancées technologiques de ce XXIIème siècle, de la diaspora humaine mais aussi du climat géopolitique sur Terre : nouveau fonctionnements, hégémonie des Familles  en Trusts qui ne sont finalement que le prolongement des très grandes multinationales en plein développement de nos jours, création des Républiques sur Mars et autres corps célestes… le tableau dressé par Wilson est splendide, complexe et surtout tellement alléchant.

Quoique… les dérives terrestres ressemblent à s’y méprendre à une dictature globalisée où la castration volontaire, les virus destinés à modérer la reproduction, l’asservissement aux Familles et le fonctionnement administratif pur sont la norme. Un futur guère exaltant auquel est opposé Isis, vierge, violente, pure, mortelle, vivante finalement et fruit d’une évolution complètement différente de la nôtre.

Alors, BIOS, aussi bon que Darwinia et Blind Lake ? A mon sens complètement puisqu’il associe une fois de plus les multiples talents de l’auteur : l’évasion, la qualité des développements de personnages, la richesse de l’histoire et une originalité grisante pour tout amateur de SF qui se respecte.