ContiSafetyDays – Caterham et ContiSportContact5 – légende et performance au menu

Quel plaisir de retrouver les équipes Continental sur un circuit que j’affectionne, celui de la Ferté Gaucher ! Au menu de ce nouveau rendez-vous : deux stars. La première, c’est le nouveau bébé de la marque, le ContiSportContact5, un beau bout de gomme high-tech embarquant les technologies du 5P, découvert l’an dernier sur ce même circuit, avec un « plus » non négligeable, une nouvelle technologie jusqu’alors inédite mais j’y reviendrai. La seconde, c’est la Caterham R300, une légende automobile du « light is right » si cher à Colin Chapman ! Un choix étonnant en terme de performance puisque ce type de véhicule n’est en théorie pas l’idéal pour mettre en valeur une gomme comme ce nouveau pneu, ne le chargeant pas autant que les gros SUV ou sportives extrêmes auxquelles le pneu est destiné.

Du coup, cela va se jouer entre la voiture minimaliste et l’asphalte brûlant de cette journée parfaitement ensoleillée ! Bien sûr, le bonhomme derrière le volant va avoir une influence mais ce qui va tenir la voiture sur la piste, c’est le pneu et sa capacité à passer les contraintes propres à cette voiture bien particulière.

450kg, 175ch, 188Nm, un rapport poids/puissance de 2,57 à faire pâlir 90% de la production mondiale, les Caterham préparées spécialement pour ces ContiSafetyDays ne font pas dans la dentelle avec des performances époustouflantes et notamment un 0 à 100 abattu en quelques 4″5… Aucune assistance n’est là pour aider le conducteur / apprenti pilote du jour d’ailleurs. Primo, pas de direction assistée et une donc une certaine raideur au volant tempérée par une précision géniale. Secundo, pas d’amplificateur de freinage, quand on freine c’est à la seule force des jambes ! Tertio, pas d’ABS, pas d’ESP, rien, nada, niente. Tout est dans le dosage, dans la finesse, dans la combinaison des gestes, dans le bon enchaînement des actions du pilote.

Boîte extra courte, embrayage aux petits oignons, accélérateur hyper réactif, séant au ras du sol, casque au vent, faut-il que je m’éternise dans un inventaire à la Prévert ? Les sensations de conduite sont là, pures, efficaces, brutes. A l’ancienne. Et diantre que c’est bon ! Comme je le disais juste au dessus : tout est dans le dosage. Freiner fort mais pas trop afin de ne pas bloquer les roues, débrayer et rétrograder au dernier moment et à la bonne vitesse afin de ne pas voir l’arrière de la voiture passer devant le nez (un grand nombre de conducteurs se sont fait surprendre !), doser l’angle au volant avec celui de la pédale d’accélérateur, tout doit être fait en finesse mais avec de l’énergie, de l’envie. Quand tout est au rendez-vous, il n’y a pas de surprise : on se sent bien, la voiture se comporte bien, on ne fait pas de tête à queue et ça ENVOIE sec tout en vous réjouissant les tympans d’un grondement flatteur ! Pur. Et dur.

Attardons nous maintenant sur les différents ateliers essayés au volant de ce combo ContiSportContact5 / Caterham ! Première partie de la matinée : le dynamique. Le but ici est de prendre la mesure de la voiture, du freinage, des trajectoires, de l’adhérence. La performance n’est pas ce qui est recherché ici mais bel et bien la précision. Regardé loin, freiner tard et fort, dégressif, bien tourner, bien accélérer (oups, ça glisse un peu héhé, c’est même joueur à souhait). La première prise en main est un peu délicate notamment pour ce qui est de l’appréhension de la boîte aux débattements extrêmement courts et raides. En revanche, premier constat quant au fonctionnement du pneu : celui-ci ne s’affaisse pas, ne s’effondre pas, passe parfaitement la puissance et assure sur la partie freinage. Rien à dire, malgré le peu de chargement du pneu dû à la faible masse de la voiture et à un centre de gravité très bas facilitant les transferts de masse sans assommer les pneus, tout se passe bien !

Seconde partie orientée sécurité avec un freinage d’urgence où il faut doser le freinage pour ne pas cirer les roues et faire des plats, un slalom à moyenne vitesse et enfin un exercice d’évitement sur le sec sur le même principe que celui du permis moto ! Ici aussi, tout se passe, les macro-blocks déjà vu sur le 5P font merveille et assurent la transmission des efforts latéraux sans perte d’adhérence, notamment pendant le slalom alors qu’on augmente la cadence de manière progressive mais assurée.

Une fois le déjeuner achevé, retour sur la section moyennement rapide mais hyper technique du circuit et GAZ. Le but c’est maintenant de se faire plaisir et de faire parler le Black-Chili ! Ces chaînes polymères extensibles sont la nouvelle technologie dont je vous parlais en début d’article. A haute vitesse, les polymères sont à leur longueur nominale, sollicitées par la plus grande fréquence de roulement des roues. Le fonctionnement du pneu est en conséquence, aidant à la diffusion de la chaleur vers l’extérieur, minimisant la résistance au roulement et donc la consommation. Très bien pour des SUV n’est-ce pas ? Au freinage, c’est l’inverse. La décélération et la diminution brutale de la fréquence de roulement font que les polymères se contractent et stockent beaucoup plus la chaleur. La gomme monte alors en température et se transmet au reste du mélange « SportContact ». Bilan : une meilleure adhérence, un meilleur freinage et par conséquent une sécurité améliorée. Ceci est vrai pour un freinage en conduite normale mais c’est aussi vrai pour une conduite dynamique : le pneu fonctionne mieux, aidé par ses chaînes polymères à expansion variable. C’est la théorie en tout cas mais j’ai entière confiance dans les équipes R&D de Continental.

Vous l’avez compris je pense : des sensations pures et un pneu qui tient face aux sollicitations contre nature de la Caterham, nous permettant de profiter au maximum du potentiel de cette machine fabuleuse. « Light is right » définitivement. La technologie pneumatique aussi et Continental nous le rappelle fort justement une fois de plus, bien aidé en cela par deux moniteurs au top : Franck Fourgereau et Frédéric Johais. Ces deux sympathiques affreux nous ont d’ailleurs emmené pour un baptême ! Ahhh… Quel pied ! Pas de caméra embarquée cette fois-ci, pas facile de tenir l’appareil dans une machine, ouverte qui plus est.

Restent les souvenirs de cette belle journée, immortalisés dans une vidéo non moins magnifique (comme d’hab avec l’agence qui s’occupe du montage de ces vidéos) (instant Nivea à la seconde 31 d’ailleurs, hein The Sweet Fairy)

[vimeo 29835010]

Si vous voulez un peu plus d’informations sur ce sommet de technologie pneumatique, ça se passe sur le site de Continental. Pas facile en tout cas de faire un bilan digne de ce nom, de faire la part des choses entre l’excellence du pneu ContiSportContact 3 et 5P (testé et approuvé sur circuit l’an passé mais aussi sur quelques petites sportives en essais depuis !) et la pureté des sensations au volant de la Caterham R300. Une chose reste sûre : sans bon pneu, pas de sensations. Sans bonne voiture, pas de bonnes sensations non plus ! Sauf qu’on sait que la Caterham est une voiture qui ne pardonne rien, tant au niveau pilotage qu’au niveau de la liaison au sol… la différence s’est donc faite avec le pneu. CQFD.