En balade dans les jardins de Claude Monet à Giverny

Il y a deux semaines, profitant du weekend prolongé du 15 août, j’ai été pris d’une boulimie de jolis lieux à découvrir. Il faut dire qu’après 27 ans passés à proximité de mon village familial, je ne connais toujours pas les merveilles situées cinquante kilomètres à la ronde. La première escale du weekend, sous un temps un brin couvert seulement percé de quelques rayons de soleil, ce fut la maison et les jardins de Claude Monet à Giverny.

Vernon, Giverny, des noms sur des pancartes vus des centaines de fois alors que j’empruntais l’A13 mais aucune idée de ce à quoi ça ressemblait. En approchant de Giverny, on découvre une région de tableaux et cartes postales, on commence à se sentir dans l’un des innombrables tableaux de Monet. Cette sensation s’accentue de manière drastique à l’entrée de Giverny alors que les panneaux nous indiquent les parkings obligatoires. Je ne le suspectais pas le moins du monde mais Giverny, son musée des Impressionnistes et le fief de Monet sont un lieu hautement touristique ! Japonais, hongrois, italiens, français de tous horizons et autres nationalités font la queue pour pénétrer dans le saint des saints, à tel point qu’on regrette de ne pas avoir pris de billet coupe-file. Qu’importe, ça avance vite et le jardin s’ouvre à moi après la sempiternelle boutique…

En pénétrant plus avant dans le jardin, on finit par tomber sur la maison de Claude Monet, faisant face à un enchaînement extraordinaire d’allées fleuries et de parterres aux fleurs en pleine floraison. Quel paradis ! On comprend mieux l’attachement du peintre à cet endroit, façonné, travaillé, délicat et paisible.

L’intérieur de la maison est lui aussi une splendeur. Petites pièces à la décoration délicate, salon d’étude de Monet, chambre à coucher surplombant le jardin, salle à manger (je veux la même) et cuisine délicieusement carrelée (je veux la même – bis). On ressort de là avec la sensation de la maison rêvée. Celle où l’on voudrait profiter doucement de l’existence. Le pied.

© Fondation Claude Monet, Giverny

Une fois sortis, je me balade dans les allées emplies de fleurs. Difficile de rester sans réaction face à la profusion de couleurs, face à la délicatesse de certaines espèces que je n’avais jamais vues jusqu’alors. Je flâne, je respire, j’aspire le lieu pour le garder en mémoire.

Après le franchissement d’un petit tunnel, je me retrouve dans un autre monde, celui des jardins d’eau(x). Au début je ne comprends pas trop ce que je fais là même s’il y avait bien sûr marqué sur un panneau « Nymphéas ». Je progresse le long du chemin, j’évite un embranchement qui semble m’amener dans un lieu hautement peuplé, je file au fond du jardin, je bifurque et j’arrive en face de ça…

Le bassin des Nymphéas. J’ai l’impression de me balader dans le tableau de Claude Monet. L’ambiance est étrange, comme une sorte de recueillement de la part de tous ceux qui se baladent autour de l’eau. Quelques photos souvenirs pour tous, un jeune couple américain qui me demande une photo, l’eau m’obsède, les fleurs aussi. Cet endroit recèle une forme de magie.

Je repars. L’endroit est définitivement magique, tout comme le village de Giverny que je parcours le cœur dans le vague, me dirigeant vers la tombe de Claude Monet. Je ne sais pas si je reviendrai mais une chose est sûre, l’endroit m’aura marqué.