Essai – Nissan 370Z NISMO 2015

Après les essais du 350Z, du 370Z, il fallait bien que je mette les mains sur le volant du Nissan 370Z NISMO, n’ayant pu le faire pendant le tournage de la vidéo du GDB le concernant. J’aurai attendu quelques temps avant que ce ne soit faisable et c’est finalement heureux puisque j’ai ainsi pu récupérer la déclinaison 2015 du coupé bûcheron !

Différences entre 2014 et 2015 ? A la fois peu et suffisamment pour vraiment le modèle, surtout lui donner un véritable coup de jeune ! Il faut dire que le Z a pris un coup de vieux avec l’arrivée des nouveaux modèles de la gamme Nissan et des codes stylistiques somme toute bien différents du style originel du Z. Le style maison s’est donc penché sur l’allure du Nissan 370Z NISMO pour le rafraîchir et le mettre en accord avec Qashquai, Juke ou même GT-R.

Là où l’ancien Z NISMO donnait une impression de brutalité générée à grands coups de spoilers massifs et d’ailerons masquant intégralement la vue arrière, cette mouture 2015 fait bien plus dans la finesse mais sans oublier le muscle. Le spoiler avant est ainsi revu avec une meilleure intégration dans le bouclier avant, surlignages rouges inclus et surtout avec une zone centrale nettement plus haute et moins avide de caresses du bitume ! Les roues sont signées RAYS et changent également bien de style avec une finition bicolore splendide. On continue dans le petit détail qui fait tout avec les feux de jour ajoutés au bouclier, très semblables à ceux du GT-R. Le regard évolue également et adopte des traits un peu plus modernes.

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Le travail continue également sur les flancs avec toujours, évidemment, le logo Z mais surtout des jupes affinées et donc moins bourrin dans le trait. C’est donc plus fin, plus grâcieux mais néanmoins sportif avec ce rouge qui ressort jusqu’aux ailes arrière qui semblent tellement élargies ! Hanches musculeuses et feux arrière inchangés si je ne m’abuse mais pour le reste, ça bouge. Le bouclier arrière reprend la recette de l’avant avec un fin liseré rouge bien intégré et entourant les deux trompettes arborant le nom NISMO de part et d’autre du faux extracteur. Mais surtout, l’aileron est intégré. In-té-gré. Oui oui. La lunette arrière est visible et il y a même un essuie-glace ! Surtout, c’est beaucoup plus gracieux que l’espèce de socle de pelle greffé sur la bête sur sa première version.

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Pour résumer : c’est mieux, c’est bien beaucoup super mieux. On oublie le côté morceaux rajoutés pour récupérer des signes extérieurs de NISMOité (ou sportivité) intégrés et ne donnant pas l’impression d’un travail bâclé pour occuper le terrain. Cette version 2015 gagne réellement en maturité, un comble pour un modèle déjà très ancien mais je trouve qu’au final, le Z NISMO 2015 est le plus beau des Z à date. En attendant la suite.

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A l’intérieur, un menu travail a également été mené avec de nouveaux sièges et la possibilité d’une boîte automatique à 7 rapports. Point de boîte auto pour moi mais la boîte 6 mécanique. L’atmosphère est… vieille mais pleine d’essentiels. Le Z est vieux, point barre. Il ne faut pas attendre de lui l’écran du XC90, les compteurs du TT et je ne sais quoi d’autre. On a en revanche l’essentiel pour bien rouler, vite ou moins vite. Le système infotainment a évidemment pris une claque du côté des graphismes mais on lui pardonne car il est parfaitement fonctionnel et évident. La base. Même combat du côté des compteurs, du bon fonctionnement des appairages BlueTooth, du système son qui tient bien la route face aux bruits de roulement et délivre un bon son.

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Alors oui, quand on regarde dans le détail, ce n’est pas la folie absolue avec ces trois bouts de plastique noir cachant des trous au centre de l’habitacle, le mange disque avec ses boutons moches en dessous et quelques autres choses pas glorieuses… mais je crois qu’on lui pardonne un peu car comme je le disais : c’est fonctionnel, les sièges sont au top, il y a de l’alcantara sur le volant et un vrai coffre pour les balades à deux. Allez, un peu d’alcantara sur le pommeau de vitesses et ça aurait été nickel.

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On l’aura compris, Nissan fait en quelque sorte du neuf avec du vieux et remet une couche de peinture sur les essentiels pour donner à son Z un look un brin plus moderne et même encore plus intemporel, conservant dans l’habitacle ce qui a fait le succès de ses modèles d’entrée de gamme avec un équipement très fonctionnel, de qualité et surtout pléthorique. Rien de phénoménalement nouveau ou en rupture technologique mais une base tout à fait maîtrisée et plus que suffisante pour le quotidien d’un conducteur de voiture de sport.

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Oui. Le Nissan 370Z NISMO est une voiture de sport. Cela se voit, on n’en doute pas une seconde et surtout, une fois installé à bord, je me rappelle même qu’elle aurait presque tendance à me faire peur ! Au contraire de tous les petits coupés sportifs que j’ai pu essayer ces derniers mois, développant des puissances très similaires, le Z NISMO est un rustre, un presque pur et dur avec juste un ESP pour dire que tu ne vas pas voir l’arrière passer devant à la moindre mini-boulette. Et pourtant, il en a envie, hein, quand il pleut. Hem.

Assis par terre, enveloppé par le toit très bas et avec devant moi le capot bien bombé abritant le V6 atmo de 3.7L, avec comme seule vue dans les rétroviseurs les hanches et les roues qui crient « trottoir !!! », je me dis que le Z m’avait à la fois manqué terriblement et pas du tout ! C’est une voiture, déjà en base, qui demande un minimum d’attention et de doigté, de décomposition des mouvements et de propreté dans le geste et les transferts d’une masse imposante dépassant tranquillement les 1600 kg. Avec la version NISMO, on va encore un peu plus loin dans le rustique, le raide, le sec, le sportif.

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L’embrayage est rude. La boîte est rude. La direction est plutôt raide mais ça va. La suspension tape et n’amortit pas. C’est une sportive à l’ancienne, disons à l’ancienne de y a pas trop longtemps non plus sinon les vieux vont me tomber dessus. Au quotidien, le 370Z NISMO se conduit très paisiblement, sur les 371 Nm de couple bien suffisant pour propulser la masse à des allures déraisonnables et sans forcer. La direction est précise sans être trop incisive mais on sent que le train avant veut aller plus loin, plus vite. La principale difficulté vient du dosage de l’embrayage puisque sa plage de patinage est finalement réduite et les ressorts, raides à souhait. En bouchons, c’est un brin pénible mais on s’y fait et on trouve son équilibre. La boîte, quant à elle, accroche un peu. Je l’aurais voulu un peu plus précise et sèche. Moins « dure » et finalement un peu lente.

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Beaucoup de critiques me direz-vous, pour de l’usage quotidien ? Oui et non. On s’y fait. La voiture se manœuvre facilement et une fois l’angle mort apprivoisé (il est énôrme), la circulation dans Paris se fait également sans problèmes mais avec toujours pas mal d’attention. A croire que le blanc nacré attire les regards et déconcentre. A moins que ce ne soit l’allure du coupé. Qui sait…

Allez, sortons du bois et prenons la première grande ligne droite qui traîne, en Allemagne bien sûr. La boîte tire long et les 344 chevaux sortent de manière très linéaire. Après une mise à feu à l’arrêt somme toute pas trop sonore mais agréable, le V6 s’époumone un peu plus et explose vraiment au delà des 6000 tr/min. C’est un peu tard mais ça tire jusque quasiment 8000 ! La sonorité est à la fois agréable et encore un peu trop aphone, ce V6 n’ayant jamais été un grand démonstratif de toute façon. Je pense que les allemands nous ont habitué à des popopop et blapblapblap à foison, ce qui biaise quelque notre rapport à certains moteurs atmosphériques qu’on n’a pas dotés de tout l’attirail modernes de clapets actifs et autres haut-parleurs. Décevant ? Je crois que je remplacerais la ligne NISMO par une ligne Akrapovic… car si je comprends les contraintes d’homologation, un Z, qui plus est NISMO, ça doit s’entendre gueuler à dix bornes à la ronde. Là, c’est tout juste 3 ou 4 si j’en crois les voisins.

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Le fond de trois se passe paraît-il aux alentours de 180 km/h. C’est déjà vite, pour un fond de trois, et long ! La quatre… n’en parlons pas. Finalement, on s’amuse très bien en seconde avec cette voiture dimensionnée pour de grands circuits où l’allonge est un plus. Il n’empêche, la poussée est conséquente et colle au siège, à défaut de donner l’impression d’une catapulte. La motricité sur le sec n’est pourtant pas à critiquer car les boudins de 285 mm font bien le travail, ne perdant que rarement leur motricité et participant du loooong coup de pied au cul ! 2-3. C’est un peu long car on n’a pas envie de bloquer un rapport avant la courbe suivante. 3… et frein. Le freinage du Z standard m’avait déjà impressionné au Mans sur le grand circuit et au bout des Hunaudières mais sur le Z NISMO, c’est encore un cran au dessus et c’est nettement dimensionné pour encaisser de grosses décélérations successives. Inutile donc d’espérer d’en venir à bout sur petites routes ouvertes où la masse de la voiture limite quelque peu l’agilité pourtant bien aidée par de bons trains roulant et un avant qui cherche la corde avec envie.

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Les accélérations latérales sont lourdes et le Z encaisse sans broncher. Il faudra éviter de faire pareil sous la pluie ! Au fil des kilomètres, la nécessité de lever le pied sur les petites routes avec cette voiture se fait sentir. Ce n’est pas son territoire et clairement, la concurrence allemande la battrait ici à plates coutures. Le Z NISMO et le Z déjà un peu avant lui, est fait pour aller bouffer de la piste, taper les 270 km/h sans réfléchir et monter dans les freins dans la foulée, au fil des talons-pointes automatiques (S Mode) ou manuels selon que l’on maîtrise ou non, sentant le train avant mordre l’asphalte, la direction se raidir et la pédale se durcir avec un bon feeling.

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Le Z NISMO était déjà le meilleur des Z et il le reste. Le coup de peinture extérieur lui permet de rester au goût du jour et lui redonne même un sacré coup de sex-appeal à en juger par la foule (mais genre, la foule) de sourires, pouces levés, têtes tournées et autres hochements de tête vus sur son passage. L’intérieur a indubitablement vieilli mais pour le prix de la bête, quelque chose comme 46 k€, on récupère un équipement très complet et un véhicule habitable et réussi aussi d’un point de vue sportif avec la combinaison volant / siège de très bon niveau.

Là où le bât blesse dira-t-on, c’est du côté des performances. Le Nissan 370Z NISMO est un véhicule d’un autre temps, rustique, rustre, basique et abouti à la fois dans son architecture, lourd par rapport à de nouveaux standards. Il n’a pas été conçu comme toutes ces bombes allemandes développant pas loin de 400 ch et il ne saura les suivre dans le sinueux, voire même ailleurs. Peut-être sur circuit. Cela vaudrait vraiment le coup de vérifier ! Non, son achat ne répond pas à une nécessité ou volonté de posséder le véhicule le plus performant.

Anachronique, le Z n’en est pas moins indispensable et est en réalité en 2015 l’un des derniers vrais exemplaires du plaisir automobile sportif tel qu’on ne le conçoit plus guère aujourd’hui. La conclusion est donc sans appel.

Oui, le Z est dépassé et anachronique avec ses 12 L de conso sans forcer sur 600 km.

Oui, le Z est une cure indispensable de bonheur et de plaisir automobile brut et sans contrefaçons.

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