Essai – Mercedes-Benz GLE 350 d 4MATIC

Cet essai aurait du être hivernal, dans la boue, dans les champs et dans un esprit un peu plus sale mais le hasard des pneus a fait que je me suis retrouvé au volant du nouveau Mercedes-Benz GLE 350 d 4MATIC avec un peu d’avance. C’était l’heure des jolies feuilles normandes et aussi celle d’une certaine once de curiosité puisque je n’ai jamais essayé le défunt et restylé ML et ne connais finalement que peu le monde des grands SUV allemands, à l’exception des SQ5 et X6 xDrive 50i. Pas ma came, comme dirait l’autre et parmi la pléthorique offre de nouveaux modèles en 2015 chez Mercedes, c’est le GLE qui a tiré la carte de l’essai avec une version plutôt joliment dotée et équipée.

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Le gabarit général est évidemment imposant, comme l’était celui du ML pour peu que l’on en croise un de près. Cela ne m’était jamais arrivé et je regarde en général peu les voitures dans lesquelles on « monte ». Le Mercedes-Benz GLE 350 d 4MATIC en fait évidemment partie mais il y a quelque chose dans sa face avant et dans sa ligne que j’aime bien. Le pack Sportline n’y est évidemment pas pour rien, tout comme l’option Sport Black qui surligne de noir les différents éléments sportifs du pack, prises d’air, roues AMG 21 » et muscles un peu plus apparents sur la largeur du gros 4×4.

A bien y regarder, on n’est finalement pas loin d’un 450 AMG dans cette configuration qui en impose et joue des muscles tandis qu’à l’arrière, le petit « d » et le discret et plutôt charmeur ronronnement du « 6 » diesel sont là pour détromper les apparences. Le résultat final est dynamique et quelque peu agressif mais ne masque toutefois pas le côté massif des lignes avec notamment une partie arrière qui manque de charme. L’avant et le profil quant à eux font bonne impression et ont su me séduire avec des traits affutés et des coups de crayons entre les marche-pieds, le profil de flanc et les surlignages du capot, le tout avec une calandre et un regard tout ce qu’il y a de plus Mercedes depuis l’arrivée de Classe A.

On aimera si on aime Mercedes, on pourrait se laisser tenter dans le cas contraire avec cette finition plus cossue et méchante que la « base ». Reste que cette ligne de face avant, finalement très dynamique, me fait dire que le GLE Coupé pourrait être plus séduisant que le GLE classique, tout le contraire des X5 et X6 donc !

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Passons maintenant à l’intérieur avec là-aussi une recette tout à fait connue et conforme à ce que l’on peut observer sur une Classe C par exemple. Le modèle d’essai intégrait tout de même des finitions AMG en carbone et laque noire (2200€ bien dépensés : c’est beau comme tout) mais pour le reste, les 76000€ de la version de base ne sont pas usurpés de ce côté avec des matières excellentes, une impression de qualité indubitable et des assemblages réussis. Il reste toutefois quelques plastiques incompréhensibles à mes yeux, comme ceux de la console centrale ou ceux entourant le bouton de sélection de mode de conduite. De même, l’indémodable clavier numérique est tout à fait anachronique par rapport au très bon bloc tactile et cliquable déjà vu sur Classe C ! Pourquoi diantre polluer la zone centrale quand tout peut être piloté par un excellent système tactile aisément accessible par le conducteur ? Sûrement parce que c’est un restylage et pas un modèle revu et corrigé à 100%. Dommage.

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Le volant adopte les derniers standards de la marque avec ce qu’il faut de commandes, un joli méplat et un toucher très agréable. Il en va de même pour les compteurs et la zone centrale les séparant. C’est à la fois réussi et à la fois, un certain coup de vieux a été pris du côté de la résolution dudit écran quand on pense à ce que fait par exemple une certaine marque aux anneaux. Le Mercedes-Benz GLE 350 d 4MATIC est finalement un brin moins technologique et « au top » de ce qui se fait en terme d’IHM mais il est sûrement aussi beaucoup plus facile d’accès pour une clientèle moins technique et adaptable que moi. A l’usage en tout cas, j’avoue que c’est efficace même si ici aussi, on sent qu’il existe un réel dédoublement voire triplement des commandes entre le pavé tactile / cliquable, la molette, les touches au centre de la console et le retour de commandes du côté du volant et de l’écran des compteurs. Pourrait-on s’y perdre ? Non. Mais cela induit malgré tout une certaine complexité à assimiler en sus des commandes habituelles des équipements de sécurité et de conduite, bien intégrés depuis longtemps quant à eux.

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Micro-aparté avant de parler de la spécificité du GLE : le chargement. Les places arrière sont très généreuses et le coffre, avec son fond plat, est également convaincant avec au retour du weekend normand une belle quantité de matériel stockée sans même songer à optimiser l’espace. Un « vrai » coffre, en somme.

Les spécificités du Mercedes-Benz GLE 350 d 4MATIC du côté de l’habitacle par rapport au reste des fonctions déjà vues et bien vues dans Classe C ? Il s’agit d’un 4×4 / SUV, même si vous le croisez souvent en ville ! La marque à l’étoile ne l’a pas oublié et ne s’est pas contenté de jouer de la transmission 4MATIC pour lui donner cette appellation. On retrouve ainsi au centre de l’habitacle un ensemble de commande destinées à la conduite du véhicule en conditions piégeuses : Individual, Sport, Confort, Neige et Franchissement. Cela est complété par un ensemble de quatre touches pilotant la caisse du GLE : niveau d’abaissement des suspensions, mode DSR, vue de l’assiette du véhicule et enfin mode Manuel de la boîte. Ces différentes commandes pilotent directement les suspensions actives pour hausser ou abaisser la caisse par rapport aux roues et donner ainsi une garde au sol augmentée de quelques centimètres. Le mode « assiette » du véhicule permet de visualiser en fonction du mode différentes informations comme l’angle de braquage des roues, la position d’assiette ou encore les niveaux d’accélération de la caisse ; informations visibles soit à l’écran central, soit entre les compteurs pour un rappel.

Dans les faits, ces différentes hauteurs de suspension et de direction sont tout à fait sensibles et donnent une vraie bonne liberté de mouvement en mode offroad sur les différents chemins que j’ai pu emprunter dans la campagne normande. Soyons toutefois clairs : avec cette finition Sportline et les roues de 21 » AMG, on n’a pas spécialement envie d’aller jouer dans la boue, dans les champs et avec les ornières, de peur de gratter quelque chose ! Reste que la garde au sol est plutôt satisfaisante et que la boîte, en mode offroad, semble progressive et pleine de couple. De quoi normalement se tirer de quelques situations désagréables malgré les gommes plutôt typées sport. Le client un minimum baroudeur devrait donc s’en sortir sans trop de souci s’il choisit des roues et bas de caisse un peu moins sensibles que ceux de mon modèle d’essai.

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4×4 au sens traditionnel du terme ? J’avoue ne pas avoir osé pousser le bouchon très / trop loin, le véhicule étant tout à fait neuf et plutôt en configuration « sport » et « look » mais je ne serais pas contre un exercice plus sérieux avec une version plus baroudeuse mais dotée du même moulin ! Le six cylindres de 3.0L développe 258 chevaux mais aussi et surtout 620 (!) Nm de couple. Autant vous dire que l’agrément est au rendez-vous, d’autant plus que l’insonorisation est au niveau du tarif demandé pour s’offrir ce gros jouet. Les accélérations, à défaut d’être foudroyantes, sont plus que convaincantes pour un bébé de plus de 2200 kg en ordre de marche et un Vincent au volant : la circulation « normale » est effacée sans problème, les insertions sur autoroute sont une formalité et on aurait même presque tendance à augmenter gentiment mais sûrement le rythme avant d’être rappelé à l’ordre par la masse conséquente dont il faut dissiper l’énergie dans les grosses pinces avant et arrière.

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Les décélérations sont d’ailleurs rassurantes mais le toucher de pédale manque d’une once de fermeté et de réduction de la course, justement pour rejoindre le côté rassurant de l’efficacité du freinage. La nouvelle boîte à 9 rapports 9G-TRONIC est quant à elle salvatrice par rapport à la sympathique mais très vieillissante et habituelle boîte 7 de la marque. Douce, progressive, presque inaudible et intangible, elle fait son travail en mode automatique sans qu’on se soucie de son existence, ou presque ! Chapeau à Mercedes ici qui réussit à passer un couple conséquent avec une belle régulation et progressivité, que l’on soit en mode sauvage ou en mode cruising en ville. Seuls quelques passages un peu plus secs restent tangibles mais on touche au détail et vraiment, au global, cette boîte est bluffante d’agrément.

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Le constat est le même pour ce qui est de la tenue de route. Le confort, que l’on soit en mode Sport ou Confort et ce malgré les grosses roues, est irréprochable grâce à la suspension pneumatique et pilotée de série sur la finition Sportline. Les 582 km passés à son bord ont été un régal pour mon dos avec les sièges chauffants et un excellent filtrage des irrégularités de la route et des bruits de roulement. On pourrait du coup songer à un comportement bien pataud en courbes mais il n’en est rien. La correction d’assiette dynamique et le bon tarage d’amortisseur limitent drastiquement la prise de roulis, permettant de vraies bonnes vitesses de passage en courbe, jusqu’au moment où il faut rentrer dans les freins ! Ne l’oublions donc pas quand bien même : le GLE n’est pas un véhicule sportif, pas en 350 d 4MATIC en tout cas.

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Reste la direction, bien moins satisfaisante et tout à fait mollassonne en mode normal mais bien plus satisfaisante en mode Sport. Je me suis ainsi retrouvé 90% du temps en mode Individual avec boîte et suspension calées en mode Confort tandis que la direction était en Sport, parfois avec la boîte en Sport ceci dit tant sa réactivité et progressivité sont excellentes. C’est à mon sens le meilleur compromis en terme de confort et de précision au quotidien, le mode totalement Sport n’étant là que pour aller s’amuser un peu en courbes quand la route se fait sinueuse et large, le gabarit du GLE n’autorisant pas vraiment de rouler fort sans visibilité et suçotant rapidement du diesel (10.6 l/100 sur cet essai, convenable) ! (ce qui est une très mauvaise idée en général de toute façon, de rouler fort sans visibilité)

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Vous l’aurez compris, le Mercedes-Benz GLE 350 d 4MATIC m’a conquis bien qu’il ne soit pas ma came. Si je ne suis toujours pas le client de ce type de voiture, force est d’avouer que Mercedes a réussi à trouver un remarquable compromis entre comportement dynamique et confort, sachant mêler l’un et l’autre en toutes circonstances dans un habitacle spacieux, vraiment habitable et même raffiné bien que perfectible technologiquement. En me glissant à son bord, je ne m’attendais pas du tout à ça et c’est une vraie bonne surprise pour quelqu’un qui n’aime pas trop « monter » dans les voitures. Chapeau.

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