Essai – Ford Mustang EcoBoost Convertible

Après l’essai de la Mustang GT, il me paraissait nécessaire de compléter ma connaissance de cette nouvelle génération de muscle car par la version d’entrée de gamme, à savoir celle équipée du 4 cylindres turbocompressé, j’ai nommé la Ford Mustang EcoBoost Convertible. Oui, Convertible, car quitte à varier un peu, j’ai opté pour l’option cheveux au vent. Oh, quitte à varier aussi, je l’ai eue avec la boîte automatique ! Autrement dit : cruising, chill, sûrement un peu de brap aussi quand même. La question derrière cet essai est bien la suivante : s’agit-il encore d’une Mustang ou bien est-ce une toute autre voiture ?

Extérieurement, pas de doute, c’est bel et bien une Mustang. La version blanche de l’essai était particulièrement élégante, avec de belles roues et un contraste équilibré entre les panneaux de blanc revêtus et les pièces d’un beau noir mat texturé autour des antibrouillards et au niveau de la lèvre inférieure du spoiler. Le regard est quant à lui identique à celui de la version GT, on retrouve le fameux mustang sur la calandre et l’ensemble est encore et toujours à la croisée des chemins entre une Fusion/Mondeo et les lignes intemporelles de la Mustang.

Ce contraste se retrouve également à l’arrière du véhicule avec deux trompettes noires bien calées dans le diffuseur blanc et ce bel ensemble que constitue les feux traditionnels Mustang, le bandeau noir et le reste de la poupe. C’est beau, peut-être même encore plus beau en version Convertible et le toit replié !

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Puisque l’on parle de toit replié, je trouve que la Ford Mustang EcoBoost Convertible s’en tire bien de ce point de vue, se transformant en un beau cabriolet quatre places, équilibré et élégant. Il suffit de la voir de profil pour en être convaincu ! Une vraie réussite qui, si elle n’efface pas dans mon cœur les lignes de la version Fastback, a su me séduire coup d’œil après coup d’œil alors que les grands cabriolets sont tout sauf ma came !

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A l’extérieur, vous l’aurez compris : peu de changements par rapport à la version GT si l’on excepte l’absence du « 5.0 » sur les flancs et du « GT » sur le bandeau arrière. C’est donc bien une Mustang que vous conduirez et le regard profane ne saura dire si un V8 ou un quatre pattes se loge sous ce capot joliment nervuré.

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Même combat à l’intérieur ! Je ne vais donc pas m’attarder outre mesure sur ce que j’ai déjà plus ou moins apprécié dans cette Ford Mustang EcoBoost Convertible et vous renvoie à mon essai de la Mustang GT. En résumé ? C’est remarquablement bien équipé et complet, l’écran tactile est plutôt réussi, les finitions sont très convenables pour le prix demandé et quelques menus détails comme les compteurs, les commandes type aviation ou le volant à jante ronde sont réellement agréables et réussis.

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Vous aurez noté le changement de levier de vitesse et l’absence de troisième pédale puisque l’on passe donc sur cette version de la Ford Mustang EcoBoost Convertible sur une déclinaison automatique. Menus changements dans l’habitacle par conséquent avec l’adjonction de palettes derrière le volant et le levier et sa grille au centre de l’habitacle. Si les palettes sont bien réalisées, la grille l’est quant à elle beaucoup moins. Le plastique noir moche avec les lettres habituelles tranche pas mal avec les boutons alentours et le levier, bien fait. C’est dommage car ces deux bandes de plastique noir tranchent avec la bonne réalisation générale de l’habitacle.

Autre changement, qui m’amène d’ailleurs à l’un des grands points positifs de cette version Convertible : le mécanisme d’ouverture de toit et le passage en décapoté. Une petite poignée très simple à verrouiller et déverrouiller (un quart de tour sans effort particulier) se trouve au niveau du centre du cadre de pare-brise. Une fois le déverrouillage effectué, un appui bouton permet de replier électriquement le toit. Je n’ai pas chronométré mais pour faire simple : c’est suffisamment rapide pour ne pas avoir l’impression d’y passer douze plombes. Ford met ensuite à disposition deux petits caches pour boucher les deux vilains trous dévoilant la mécanique du toit. Une gentille attention, un compromis par rapport à un système automatisé de caches, forcément beaucoup plus complexe et donc plus coûteux.

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Au final : un vrai cabriolet quatre places, capable de transporter quatre adultes sans sourciller ! Seul souci pour les passagers arrière, pas mal de remous et un petit air frais pour peu que la météo ne soit pas totalement ensoleillée. On s’entend en revanche plutôt bien jusque 90 km/h, c’est beaucoup moins bien passé ce seuil. Les remous s’étendent d’ailleurs également à l’avant passée cette vitesse, un filet anti-remous aurait été le bienvenu pour limiter les contractures des épaules et du cou le lendemain matin… Dommage. Disons que pour flâner sur les petites routes en deçà de 90 km/h, il n’y aura aucun problème pour les passagers avant, un peu d’air « acceptable » pour les passagers arrière. Au delà, vous serez tout de même mieux avec le toit refermé sur de longs trajets, à moins de trouver un filet anti-remous (je n’ai pas vérifié s’il existait en option… mea culpa). Dernier point : les vitres ne remontent pas automatiquement à l’ouverture et à la fermeture du toit, dommage !

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Passons maintenant à la conduite et à ce fameux bloc EcoBoost ! A configuration égale, la voiture est plus légère avec ce bloc et un tarage de suspensions plus ferme a été choisi par Ford. C’est immédiatement sensible dès les premiers virages et dès les premières routes bosselées ! Cette Mustang EcoBoost est plus raide, plus incisive et dynamique. La direction, toujours trop douce et floue en mode normal, a une bonne consistance en Sport et Sport+, tandis que le train avant plonge plus généreusement qu’en version GT vers les points de corde. La caisse se place également beaucoup mieux, avec moins de roulis et surtout moins de plongée à l’avant comme à l’arrière au freinage et à l’accélération. On remerciera donc pour tout cela des suspensions plus fermes mais ne tombant jamais dans l’inconfort et l’absence de l’enclume V8 sous le capot ! Il faut bien que l’abandon de cette motorisation traditionnelle ait des avantages et là, ils sont plutôt évidents, rendant la conduite de cette génération de Mustang encore plus dynamique qu’avant.

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En revanche, il va falloir oublier certaines velléités sportives tant la boîte automatique n’est pas au rendez-vous des capacités de l’auto ! La présence de palettes et le bon comportement de l’auto sont une invitation à leur utilisation mais il faut à mon sens s’en passer. Le mode « manuel » est lent, il vaut au final mieux laisser la boîte se débrouiller tant bien que mal, empêtrée dans sa douceur et une certaine forme de lenteur. C’est une boîte automatique presque à l’ancienne que l’on a là, pas un foudre de guerre, clairement conçue pour accompagner la rondeur du V8 et non pas pour jouer avec un turbo énervé fort de plus de 300 chevaux. Bref : après quelques tentatives, je l’ai laissée faire sa tambouille toute seule comme une grande, pestant parfois, n’y prêtant pas attention le reste du temps. Mais tout de même, on ne va pas se mentir : cette boîte est une déception pour ce qui me concerne, à part quand on veut cruiser et ne rien faire d’autre. Et encore…

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Quid du moteur ? Il en a et il en veut ! Ce 2.3 L turbocompressé, développant donc 317 chevaux et 434 Nm de couple, est généreux et efficace. En revanche, il est plutôt atone, les deux jolies trompettes ne transmettant pas grand chose, même en mode Sport. Alors oui, ça ronronne pas mal et ça vient ronfler dans le haut des tours (ça s’arrête vers 5000 hein, turbo oblige, il ne se passe plus grand chose ensuite) mais on est à des années lumières du V8. Normal ? Normal. Reste que ce moteur, bien rempli et conçu, est largement suffisant pour propulser les plus de 1600 kg de la bestiole à des vitesses illégales et il ne peine pas non plus pour la faire glisser des roues arrière !

Il n’y a pas 36 solutions pour compenser ce manque quand on a essayé la version GT : soit monter une ligne Akrapovic sur sa Mustang EcoBoost, soit monter le son ! Véhicule d’essai oblige, j’ai opté pour la seconde option et mon expérience a changé. Le système son de cette Ford Mustang EcoBoost Convertible est excellent ! Autrement dit, il fait beau, on décapote, on se met en mode Sport, on met ses titres préférés à bon volume, on chausse les lunettes de soleil et c’est parti pour un grand tour de manège à sourires !

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Les bonnes qualités dynamiques du châssis de la Mustang, aidées par cette suspension revue et un ensemble direction / freinage de grande qualité, font qu’on maintient un rythme très élevé sans aucun effort, avec toujours du bon son dans les oreilles. Si la boîte déçoit toujours un peu, le moteur quant à lui vient se superposer à la bande son et sa relative absence de caractère devient un atout pour un ensemble bruit moteur / musique tout à fait équilibré. Si on conduisait le V8 sans une seule once de musique dans l’habitacle, c’est ici l’inverse. Le plaisir est autre, différent, mais il est bien là. C’est toute la force de cette Mustang EcoBoost : fournir une voiture plus dynamique pour compenser l’absence du moulin légendaire, changer un peu la manière de conduire au travers de ces cheveux au vent baignés de douces chansons. Il faut simplement essayer pour en être convaincu.

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Si les deux versions V8 se conduisent donc à l’oreille et avec une certaine douceur liée au tarage plus « GT » de l’auto, ces versions EcoBoost aiment être emmenées plus vivement et surtout, l’autorisent sans problème. J’ai tendance à penser que la version EcoBoost Fastback irait bien avec la boîte mécanique Getrag et les suspensions plus raides… et une ligne Akra ! Le meilleur des mondes ? Peut-être bien puisque le passage du 2.3 L signifie également baisse de consommation avec 10.6 L/100 constatés sur les 1300 km de cet essai. Ahhhh, qu’il est difficile, ce choix ! V8 ou EcoBoost ? Mon cœur penche pour le V8, malgré tout. Boîte mécanique ou automatique ? Mécanique pour taquiner, automatique pour cruiser à belle allure. Convertible ou Fastback ? Impossible de répondre mais il faut avouer que Ford a parfaitement réussi le décapsulage de sa voiture de légende !

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La Ford Mustang EcoBoost Convertible conserve donc les qualités intrinsèques à cette nouvelle génération de Mustang. La qualité globale des composants de l’habitacle est en nette hausse et s’il reste quelques plastiques durs de vilaine facture, le bilan général pour le prix demandé est largement positif. De même, l’équipement est tout à fait pléthorique sans aller dans la débauche technologique allemande, c’est ici aussi un compromis en terme de tarification et cela sera amplement suffisant voire largement dimensionné pour un conducteur normalement exigeant. Enfin, les qualités dynamiques sont modernes, au goût du jour européen et loin d’être ridicules, quelle que soit la motorisation choisie. Il reste à Ford à travailler la sonorité de son 2.3 L, il faudra voir lors de mon prochain essai de la Focus RS si cela a bien été fait !

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Reste la question de la boîte, celle de la qualité du moteur étant évacuée, tout comme celle de la qualité du décapsulage… Elle me semble être un anachronisme dans cette voiture désormais tout à fait moderne. Est-ce ma sensibilité abîmée par les boîtes de la concurrence ? Suis-je devenu un peu trop exigeant ? Je trouve cette boîte lente, surtout par rapport au caractère dynamique de l’auto. D’autant plus que la boîte 6 méca est de belle facture sur la version GT ! Alors bon, je ne sais pas mais je crois que je répondrais « oui » malgré à tout la question « opterais-je pour la boîte automatique sur la version Convertible ? ». Même si elle est clairement le point faible de l’auto pour ce qui est du package « sportivité », elle est également celle qui colle parfaitement avec cette idée de rouler joliment, cheveux au vent et musique aux oreilles. Une autre idée du plaisir de conduire dans un mythe revisité.