Peugeot 208 GTi – Citroën DS4 Racing – Renault doit-il avoir peur ?

Coup sur coup. A quelques jours d’écart et à seulement deux semaines d’un salon de Genève qui s’annonce plutôt exaltant côté nouveautés, le groupe PSA a présenté deux voitures très attendues par les mordus de petites sportives : Peugeot annonce une 208 GTi tandis que Citroën décline sa gamme Racing avec cette fois-ci la DS4 entre les mains des sorciers de Satory.

Du côté de la Lionne, l’attente s’est faite pesante, nerveuse, la 208 est LA voiture attendue par la marque pour transformer l’essai 508 et valider durablement le succès du nouveau style et du nouveau positionnement : plus premium, plus bourgeois mais encore et toujours du plaisir de conduite avec le fameux « let your body drive ». La 208 classique est censée apporter ce plaisir de conduite, au même titre que le 205 le faisait car c’est bien de cela qu’il s’agit : remplacer 205, retrouver le succès 206, faire oublier la daube 207. Il en va de même pour la griffe GTi, oubliée au profit d’un aseptisé et sans âme « RC ». 205 GTi est une légende, 206 RC était une bonne petite voiture mais 207 RC était ratée, totalement ratée face à une Renault Clio R.S. diabolique. 208 GTi se doit de relever le drapeau sochalien et d’enfumer l’actuelle Renault Clio R.S. En sera-t-elle capable ? Qui plus est, Clio IV arrive et avec elle une nouvelle déclinaison qui oubliera elle aussi le moteur atmo au profit d’un petit cube turbocompressé. J’en pleure d’avance. Tristesse que ces moteurs gueulant comme des sèche-cheveux ou des aspirateurs mais c’est paraît-il la modernité.

208 GTi n’échappe pas à cette règle avec le 1.6 turbocompressé, 200ch pour ce « concept », il y en aura peut-être un peu moins en série ? On connaît ce moteur, son caractère linéaire, son couple dantesque, il souffle sans vraiment faire vibrer mais bénéficie de toute l’efficacité des moteurs modernes si l’on excepte la consommation d’essence… En tout cas, le train avant de la 208 n’est pas le même que celui de DS3, gageons donc que cette fois-ci, la voiture ne tirera pas à droite à cause du couple ! Côté trains d’ailleurs, on peut aussi espérer que le savoir-faire Peugeot aura fait des siennes et livrera une voiture dynamique. Je n’ai à vrai dire pas trop de doutes là-dessus, cela sera d’autant plus vrai que la voiture est annoncée légère, autour de 1100kg je crois. Les freins peuvent en revanche surprendre. Là où de nombreux constructeurs choisissent des Brembo à l’avant, on a ici des étriers flottants « classiques » mais tout de même bien dimensionnés, 302mm à l’avant, 249 à l’arrière, ça devrait mordre ! Ne reste plus qu’à les peindre.

Ce que je vois des détails esthétiques à l’extérieur comme à l’intérieur me ravit et est tout à fait cohérent avec ce que j’ai déjà pu observer des 208 sillonnant mon lieu de travail : c’est de très bonne qualité, les assemblages sont propres, cela flatte l’œil. Le sigle GTi est du plus bel effet sur le « serpent », les feux avant en fullLED sont un régal, je reste toutefois un peu perplexe sur la lèvre blanche surlignée de tel ou tel drapeau. Encore un délire de styliste j’imagine.

Du côté de DS4 Racing, à peu près autant d’informations : des trains retravaillés, des voies élargies et une surprise de taille : le moteur ! Là où tous attendaient un 2.0L turbocompressé, Citroën Racing crée la surprise en allant chercher 256 canassons dans le petit 1.6. Ces gens sont des sorciers, cela fait un bon 160 ch/L, plus que correct pour un véhicule de série même si cela soulève lourdement la question de la fiabilité. A suivre.

Extérieurement, la bête en impose. J’aime déjà assez DS4 mais je lui ai toujours reproché son côté « haut sur pattes » : je n’ai donc plus rien à lui reprocher. Mêmes recettes que pour la Mégane R.S. en tout cas : des voies musculeuses, une assiette basse, une gueule béante à l’avant. La DS4 Racing réintroduit le double-chevron en carbone comme sur sa petite sœur, je suis toujours aussi fan. La face avant vaut aussi le coup d’œil avec sa magnifique calandre surplombée du sigle de la marque. Non, vraiment, la ligne DS est une indéniable réussite et les déclinaisons Racing sont un régal, surtout ici avec cette robe grise mate texturée.

Le croquis ci-dessus laisse entrevoir le choix technique fait par Citroën Racing : des étriers fixes à quatre pistons, disques de 380mm de diamètre et roues de 19″. Si le croquis est juste et représentatif de la série, la DS4 Racing serait équipée de freins identiques à l’avant comme à l’arrière, comme une DS3 WRC par exemple et donc avec une répartition 50/50 ? Cela implique des trains et un châssis bluffants ainsi qu’un comportement affirmé. J’ai envie d’y croire mais ça semble bien improbable, ne serait-ce que pour le coût final de la bête.

Alors, Renault Sport est la référence des petites sportives : Twingo, Clio, Mégane. Elles sont toutes à craquer. Renault doit-il avoir peur de ces nouvelles bestioles du groupe PSA ? J’ai envie de croire que oui. DS3 Racing est venue chatouiller sévèrement Clio R.S., 208 GTi pourrait bien l’ennuyer fortement, surtout dans sa version Clio IV puisqu’il n’y aura plus de débat atmo/turbo pour ce qui est de la motorisation. Quant à DS4 Racing, elle pourrait en effet aller chercher Mégane R.S. si ses trains sont à peu près aussi bons que ceux de DS3 Racing, si le 1.6 turbo tient la charge face au 2.0 turbo de Renault et enfin si le châssis est joueur comme celui de sa concurrente ! C’est peut-être là que la différence se fera.

Réponse dans quelques mois ? Allez, gageons que la DS4 Racing sortira dans la rue pour l’anniversaire de la commercialisation de DS4, soit du côté de cet été… Quant à 208 GTi, il en sera sûrement de même ! 208 étant lancée à Genève en 2012, on en reparle à Genève en 2013 ?

En parlant de Genève, j’ai bien hâte d’y être pour voir ces deux bébés en chair et en tôle.

// Mise à jour // Et voici 208 GTi Concept en vidéo… j’ai encore plus hâte de la voir !