Essai – Peugeot RCZ THP200

Après avoir pris en main la version diesel 163ch du RCZ, j’avais diablement envie de m’occuper de la version la plus sportive, à savoir motorisée par le 1.6 THP développant 200 chevaux (en attendant une commercialisation du concept RCZ-R ?). Il faut dire que les sensations à bord étaient déjà très impressionnantes, aussi me disais-je que cette mouture serait forcément meilleure.

Extérieurement, pas de différence avec la version diesel. On retrouve donc le nez d’aigle, les grands yeux agressifs et un très bel ensemble carrosserie blanc nacré / grandes roues noires du plus bel effet. Si j’avais pu avoir les arches de la même couleur, je crois que ça aurait été parfait. Le bossage du toit est toujours aussi délicieux à observer, que ce soit depuis l’intérieur ou l’extérieur de la voiture et les hanches larges assoient toujours autant le design de la voiture qui s’il bénéficiera bientôt d’un facelift, reste séduisant à mes yeux.

Intérieurement, cette série spéciale présente un habillage en cuir gris très lumineux, changeant totalement mon appréciation du coupé que j’avais jusqu’à présent toujours vu vêtu de sombre. Définitivement, je préfère cet habillage même s’il met plus en évidence les quelques écarts de qualité en terme d’assemblages ou de matériaux utilisés (boutons noirs moches, quelques soucis de raccordements de lignes de surpiqure des cuirs). Le volant totalement dépouillé de commandes est pour moi une réussite même si je l’imagine désormais plus petit, fort de l’expérience 208 tout à fait réussie. Il faut en revanche connaître les commodos qui se situent derrière par cœur pour commander les fonctions de la voiture. En terme d’infotainment, le RCZ montre d’ailleurs un peu ses limites en terme d’ergonomie et il y a fort à parier que Peugeot se sera remis à jour avec le Mondial qui arrive afin que le RCZ réponde mieux aux standards 2012, mi-vie de la voiture oblige. Dans l’ensemble, j’ai vraiment beaucoup aimé cette harmonie claire et bien finie par rapport à celle, sombre, du HDi 163 essayé l’an dernier. Un vrai plus et un côté plus chaleureux qui manquait même si je ne m’en rendais pas compte à l’époque.

Côté installation, rien à signaler, idem au niveau du ressenti des pédales et de la boîte qui si elle n’est pas parfaite, s’en tire bien face aux 200 chevaux. Le train avant peine un peu à passer le couple en première et en seconde mais sans non plus faire cirer les gommes ContiSportContact (il fallait bien ça) ou perdre toute directivité comme cela peut être le cas sur certaines voitures. La direction ne pendule pas non plus, on peut donc appuyer franchement sur la pédale d’accélérateur en toutes circonstances ! Le moteur s’exprime quant à lui chaleureusement dès qu’on accélère en grand, il devient même rageur et chantant ! Belle surprise qui ravit les oreilles et pousse à maintenir l’effort. La voiture ne demande que ça même si le passage en ContiSportContact se traduit par une grosse perte de confort à bord, la voiture devenant très sèche par rapport à l’autre version ! La moindre bosse ou imperfection de la route est lue par le train arrière qui sautille alors désagréablement. Le RCZ en version THP200 est raide, très raide.

Il en résulte aussi un gain d’efficacité assez terrifiant dans les enchaînements de virages… La voiture est bluffante, pivotant de courbe en courbe, freinant de manière efficace mais sans grand mordant (il faudrait des Brembo pour ça…), se relançant sur le courbe mais allant feuler dans les tours malgré tout (d’ailleurs, 500 km parcourus et 10L/100, très honnête !). Qui a dit qu’on aimerait bien l’emmener sur un circuit ? Moi. Je me souviens soudain de ce déplacement sur le Ring que j’ai raté l’an passé… Tristesse absolue désormais alors que je me rends véritablement compte du potentiel de cette voiture. C’est un rail. Rail dont le train arrière ne bouge pas assez d’ailleurs, je les avais imaginées un rien plus joueuses, ces hanches, moi.

Un zeste de sportivité et d’exclusivité en plus pour cette version THP200, un moteur qui chante, une boîte correcte et des liaisons au sol qui en veulent… RCZ reste une machine splendide, efficace et un des ORNIs du paysage automobile français en compagnie des versions R.S. et Racing des deux autres constructeurs. Vivement RCZ-R et l’essai des versions restylées ! (sur circuit cette fois-ci, promis)