Essai – Kia Optima 1.7 CRDi 136

Quand Kia a présenté son Optima il y a bientôt deux ans au Mondial de l’Automobile, je m’étais dit que la réalisation était belle, plutôt impressionnante même. Il aura fallu attendre longtemps avant de la voir débarquer sur les routes françaises aux côtés de la gamme déjà pléthorique et complète du constructeur coréen. L’Optima, avec le Sportage, représente l’un des défis du constructeur pour ce qui est de la montée en gamme et du gain d’un côté statutaire qui lui échappe pour le moment malgré une image en perpétuelle évolution et amélioration sur notre marché.

Le modèle récupéré pour le weekend a tout en cas confirmé le potentiel de séduction de cette voiture, assumant totalement des lignes nerveuses, acérées et portant fièrement le museau du tigre sur sa calandre. Le regard se veut lui aussi incisif, souligné de LEDs, alors que les grandes roues quasiment pleines donnent une impression d’assise à l’auto. Quelques détails de chrome viennent rehausser la ligne sans en faire trop. La malle arrière aurait pu être massive, je l’ai trouvée réussie grâce notamment au bon prolongement des feux arrières sur les flancs et à la ligne fuyante du toit. Extérieurement, elle est donc tout à fait séduisante et équilibrée à mes yeux.

A l’intérieur, on retrouve un équipement (comme toujours) pléthorique autour du traditionnel écran tactile intégrant la caméra de recul, toujours aussi pratique et rendant le stationnement de la voiture étonnement facile étant donné son gabarit. Les matériaux se veulent plus qualitatifs que dans le reste de la gamme. C’est bel et bien le cas mais on retrouve quelques plastiques peu flatteurs, notamment pour le volant. Dommage car c’est bel et bien lui qu’on a sous les yeux en permanence. Il en va de même pour les boutons de la console centrale, bien que ce soit mieux et tranchant moins avec le reste. L’impression globale reste flatteuse et l’Optima n’a pas à rougir face à la concurrence au vu de son positionnement segment / prix (32000€ pour le modèle essayé si je ne m’abuse).

Vous aurez noté sur la troisième photo un petit détail devant le levier de vitesse… Oui, le siège du conducteur est au choix chauffant ou rafraichissant ! C’était la première fois que je découvrais cette option et ma foi, c’est je crois une des meilleurs idées au monde en terme de confort. La douce fraîcheur qui touche le dos est un vrai régal pour peu qu’il fasse un peu chaud et qu’on souhaite éviter de tremper sa chemise. Ceci couplé aux multiples fonctions (aide au démarrage en côte, gigantesque toit vitré, aide au stationnement automatique) fait que l’Optima est plus qu’agréable à vivre et à habiter au long cours. Mission accomplie pour Kia car on oublie vite certains petits défauts de matière pour se concentrer sur la bonne habitabilité / confort à bord.

Sur la route, le confort reste d’actualité même sur routes bosselées, la voiture se laissant emmener de virage en virage, sans souffrir de ses grandes roues de 18″. On prend plaisir à enchaîner les kilomètres, la consommation moyenne se stabilisant à 6L/100 dans mon cas avec la boîte manuelle mais en tirant raisonnablement dedans. Le moteur est bien coupleux mais manque sévèrement de coffre dès qu’on le sollicite un peu trop. Restent le bon guidage et les bons verrouillages de la boîte qu’on prend plaisir à manier. La direction et le pédalier sont du même acabit. Disons simplement que j’aimerais bien retrouver un bloc PSA HDi 163ch dans cette voiture, par exemple. Si les performances pures me semblent justes pour une voiture d’un tel gabarit, la mise en vitesse reste convenable tout comme le freinage et le comportement dynamique, malgré la masse de la voiture.

Le bilan global est que Kia a vu juste avec cette voiture à la fois classique et atypique. Classique, elle l’est car le segment D ne tolère pas beaucoup d’écarts. Elle offre en ce sens un très bon niveau d’équipement, une belle ambiance à bord et des prestations de bon niveau. Atypique, elle l’est aussi avec une ligne nettement plus marquée qu’une bonne partie de la concurrence et une volonté de privilégier les consommations / émissions à la performance pure.

Si certains détails restent perfectibles, comme sur tous les modèles actuels du constructeur d’ailleurs, le « gap » par rapport à la concurrence en terme de rapport qualité / prix / équipement / performance se rapproche du néant et l’Optima se présente comme une alternative très crédible aux classiques du segment.