Prise en main – BMW 120d et BMW 220d Cabriolet

Avant le weekend dernier, je n’avais encore jamais pris le volant d’une BMW Série 1 ou Série 2 plus de quelques kilomètres, encore moins de la version Cabriolet puisqu’elle vient tout juste de sortir. Le rendez-vous était donc donné en Corse pour découvrir la profonde mise à jour de l’un des modèles phare de la marque et prendre en main la petite dernière ! Au menu : BMW 120d et BMW 220d Cabriolet. Diesel ? Oui, diesel. Pour le modèle funky de plus de 300 chevaux, on en parle dans quelques jours. Deux jours et de jolies routes parcourues plus tard, je pense avoir conduit un peu moins de 100 km chaque modèle, m’attachant donc à retranscrire ci-dessous des impressions globales, des ressentis immédiats, qu’ils soient bons ou mauvais.

La BMW Série 1 s’est vue offrir un lifting de mi-vie particulièrement bienvenu car sa naissance remonte à 2011. Le regard quelque peu singulier et les feux arrière monobloc ont disparu et c’est bien mieux ainsi. La face avant se rapproche désormais des standards de la marque avec de nouveaux feux (LED ou full LED en option) et une calandre à effet 3D en sus d’une partie basse plus expressive. L’arrière change aussi avec l’intégration de feux en deux blocs, l’un toujours intégré aux flancs, l’autre au hayon. Nouvelles roues, flancs en revanche inchangés si je ne m’abuse, l’ensemble est plutôt cosy et redonne une once de classe à la voiture, la rendant sur cette finition supérieure plus statutaire, voire sexy. C’est donc tout à fait réussi pour ce qui me concerne, surtout que le regard précédent me collait les miquettes ! Série 1, même en version 5 portes, a enfin une belle bouille et elle intègre aussi une jolie double sortie d’échappement (oui, ce n’est plus réservé aux 6 en ligne désormais).

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La mise à jour de l’intérieur de cette BMW 120d me laisse en revanche plus mitigé. Le système infotainment a été remis à jour et intègre désormais les nouveaux écrans iDrive 6.5 pouces et le système de mollette tactile sur le tunnel central. La console centrale est également de bonne facture avec des laquages noirs et des plastiques de qualité. C’est propre, très propre, un rien triste car trop noir et également très bien équipé avec les applications connectées, le régulateur adaptatif avec gestion des bouchons, mises à jour GPS via la carte SIM et autres petites délicatesses qui font que je me sens en général très bien pour voyager en BMW. Là où le bât blesse, en revanche, c’est du côté du bloc « pilotage »… Les compteurs sont sans grand intérêt, ce qui n’est pas encore dramatique car ils sont pour le reste tout à fait fonctionnels et les informations sont claires. Le volant. Voilà. Qu’est-ce que c’est que ce volant gros, grand, moche, en plastico-cuir moche ? Gros défaut de cette dotation : la BMW Série 1 dispose de série d’un volant très laid et je ne saurais que trop vous conseiller d’opter pour la version sport ou M. Bref : pas la série, quand bien même la belle coûte déjà 37k€ en base Lounge.

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Passons maintenant à la conduite ! Le 4 cylindres développe 190 chevaux et est accouplé aux nouvelles boîte 8 avec Connected Shift (une fonction fort amusante soit dit en passant, quand bien même j’aime le mode manuel) : l’agrément est optimal et le moteur diesel sait se montrer discret en utilisation normale, sur le couple. La répartition à 50/50 donne un bon dynamisme à la voiture, avec un train avant qui se place convenablement mais une direction manquant fort de toucher et de ressenti. La boîte est irréprochable et la suspension filtre très bien les imperfections des routes corses. La masse de la voiture étant honnête, le couple moteur est suffisant pour bien emmener la voiture et je le redis : l’agrément est au top. Le mode Sport est le maximum atteignable sur ce modèle mais cela suffit pour durcir sensiblement la suspension et la direction. Le confort général reste excellent grâce aux pneumatiques aux flancs hauts. C’est d’ailleurs là que se trouvent les limites de la sportivité de cette voiture, qui n’est de toute façon pas conçue pour cet usage. Les pneus et suspensions souffrent quand on les sollicite trop, ce qui paraîtrait presque dommage tant le reste du châssis semble bien fichu. La boîte ? Toujours irréprochable même s’il n’y a pas de palettes au volant sur ce modèle. Le moteur se fait quant à lui plus présent, trahissant sa nature de bon diesel en vibrant au plus haut des tours. La BMW 120d n’est pas une sportive mais elle ne se laissera pas non plus démonter en conduite sportive en affichant un bon dynamisme, seulement trahi par ses pneus, la douceur de ses suspensions (i.e. prise de roulis) et des sièges clairement pas faits pour quand le rythme devient vraiment élevé et que l’excellente nature du châssis donne envie d’aller encore plus loin. Pour le reste, ces kilomètres passés à son bord furent agréables, tant en conducteur que passager. Reste la question qui fâche un peu : peut-on trouver mieux pour 40k€ ? Je pense que oui. Reste le dynamisme et le plaisir de conduite BMW et là, c’est inimitable, n’en déplaise aux autres.

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On continue avec la BMW 220d Cabriolet, en finition Luxury pour l’occasion (la gamme de finitions a été simplifiée sur les deux modèles). La capote en toile se replie dans son compartiment mécanisé en 20 secondes, révélant les lignes d’un cabriolet que je trouve pour ma part craquant. C’est un peu long mais c’est le prix à payer pour avoir une vraie ligne de cabriolet. En finition Luxury, le chrome est légion sur la face avant, dynamique et racée. La ligne de poupe, très plate et bien équilibrée, est agréable à l’œil et ce « petit » cabriolet se montre vraiment à son avantage une fois découvert. C’est… mignon, réussi, sexy. Il y a les haricots BMW avec du volume, le regard, les nervures sur le capot, les roues joliment dessinées. Vraiment, mignon.  Je sèche pour vous trouver d’autres qualificatifs : je l’aime vraiment beaucoup.

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L’intérieur est à comparer à celui de la Série 1 décrit précédemment : même niveau d’équipement mais des inserts en bois joliment faits, même volant très vilain, mêmes avantages et inconvénients pour ce qui est du pavé tactile BMW iDrive et son écran : je ne saurais donc que vous conseiller ici aussi un volant sport en option ! Les sièges, manquant cruellement de maintien dans la 120d, sont ici des sièges « sport » et leur maintien en courbe est un bon compromis entre le sport et le confort. Bref : changez le volant, pour le reste on est globalement bien dans ce cabriolet, en plein soleil !

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La conduite ? Bien différente. Les réglages de châssis sont différents de la berline et la direction comme les suspensions sont naturellement plus fermes et à caractère dynamique. Sportifs ? Presque. Disons que le curseur du compromis est assurément moins positionné vers le tout confort et ce réglage correspond ainsi parfaitement à ce que j’apprécie dans une voiture « normale » : un zeste de fermeté, du confort sur routes bosselées, de la rigueur néanmoins quand le rythme augmente. Les gommes s’en sortent également bien mieux, tout comme les freins, ainsi que les baquets. La boîte 8 est ici pilotable au volant avec les palettes et on se prend au jeu de la conduite dynamique, la voiture en mode Sport+ (puisque oui ce mode est disponible sur le Cabriolet) : le châssis suit, la direction est donc plus précise que sur la berline et le train avant se place tout à fait bien. L’arrière suit en se déhanchant légèrement, très sain et prévenant en toutes circonstances. Le bémol sur ce modèle vient finalement du moteur, un peu « juste » par rapport à la prise de poids du cabriolet. Pour vraiment augmenter le rythme, j’ai tendance à croire que le 225d Cabriolet serait parfait en restant en diesel, avec un tarif à 50k€ versus les 45k€ de ce modèle d’essai en 20d.

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Pour un usage quotidien et dynamique, cette BMW 220d Cabriolet reste un excellent compromis et seule la bruyance du moteur une fois décapoté pourrait vous faire légèrement ronchonner. Avec un peu de musique et le soleil bien posé sur les oreilles, plus aucun problème ! A noter enfin : le filet anti-remous fonctionne très bien, au même titre que sur la 428i Cabriolet essayée l’an passé. Est-ce le meilleur petit cabriolet sur le marché ? Si l’Audi A3 Cabriolet me semble peut-être un peu mieux finie – je ne l’ai pas encore essayée, elle m’apparaît aussi beaucoup moins drôle à conduire par rapport à ce que je sais de A3/S3 ! La Série 2 Cabriolet se pose vraiment comme un très joli et racé petit cab’ tout en offrant un réel dynamisme et un bon plaisir de conduite.

Alors, quel est le bilan pour ces BMW 120d et BMW 220d Cabriolet ? Ce sont de bonnes voitures, assurément, équilibrées et complètes. Au goût du jour pour ce qui est des fonctionnalités et de l’ergonomie, bien équipées et bien finies, un peu tristes pour ce qui est des plastiques noirs et méritant clairement d’avoir un meilleur volant (je l’ai suffisamment dit ?). Le fait est que le dynamisme du 20d sur la Série 1 et le dynamisme général de la Série 2 Cabriolet m’ont vraiment donné envie d’essayer leurs homologues en motorisation essence. Sans aller chercher les 35i, je pense vraiment que les 20i et 28i doivent être un régal de conduite ! Affaire à suivre.

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