Expos : Batak et Ivoires d’Afrique

La dernière fois, on vous avait promis de vous parler des expos avant leur dernier jour … Promesse tenue ! Deux expositions viennent de s’ouvrir au Quai Branly : les Batak, et Ivoires d’Afrique : lancées le 19/2, visitées le 20/2. Un délai record, autant vous dire qu’on n’en est pas peu fiers.
Bref, trêve de flagorneries, la réponse à la question que vous vous posez tous (à savoir : faut-il y aller ?) arrive !
Mais d’abord, une petite présentation.
  • les Batak … kesako ? Il s’agit d’ethnies qui vivaient et vivent encore dans le nord de l’île de Sumatra … Très isolés à une époque, ils ont développé une culture et des croyances très fortes et complexes essentiellement axées sur le singa (un être ayant les attributs du buffle, du serpent, de l’homme, etc.) et autour du guru, l’homme de science et de magie de la communauté. Leurs arts sont essentiellement basés sur la sculpture du bois et le tissage, élevé au rang d’art majeur de part la finesse de la maille et la qualité de leurs créations, non seulement belles mais aussi extrêmement symboliques. Les rites mortuaires sont aussi développés et l’âme des vivants comme des morts tient une place d’importance … La mort ne fait pas peur, les enfants participent à ces rites (photos à l’appui) … Il faut vraiment se placer hors-contexte européen pour arriver à se plonger dans ce mode de vie fondamentalement différent du nôtre !
    A côté de ça, les objets exposés sont splendides, quoique finalement assez peu nombreux. La plupart sont relativement contemporains mais si leur date d’achat est récente, certaines pièces ont plusieurs centaines d’années … De manière générale, le souci du détail est affolant … un travail d’orfèvre ! Et un bonheur à observer pour certaines pièces …

  • on passe maintenant aux Ivoires d’Afriques, présentées dans la foulée de l’exposition précédente … On touche là au sublîme, même si la provenance de ces pièces est intimement liée au commerce de l’ivoire et à la sombre époque de la colonisation de l’Afrique et les débuts de l’esclavage … Pas très reluisant donc, mais ces siècles de noirceur ont généré des pièces de toute beauté ! Une précision fabuleuse, des détails travaillés et quelques prouesses de sculpture … Une centaine de pièces tout au plus, mais de grande qualité ! Là aussi une belle source d’émerveillement.
Conclusion … prise l’une à part de l’autre, les deux expositions ne valent pas l’achat d’un billet … mais mises bout à bout et/ou cumulées à une visite de l’exposition permanente, le constat est tout autre ! Il faut y aller !
Nous ne saurions donc que trop vous conseiller d’aller jeter un oeil curieux sur tous ces beaux objets … vous avez jusqu’au 11 Mai !