César : Anthologie par Jean Nouvel

 « 10 ans, le temps passe…10 ans que tu ne m’exprimes plus tes doutes, tes peurs, liés au sens de tes explorations, liés à ton incompréhension du manque de reconnaissance et évidemment à ton angoisse de l’oubli… les souvenirs s’estompent. Parmi eux restent des éclats de lumière, des éblouissements. L’art témoigne longtemps après d’attitudes datées qui deviennent des points de repère. La vie d’un artiste est marquée par ce qu’il a su extraire du temps, de son temps, parce qu’il nous a obligé à voir, puis à regarder alors que nous ne l’avions pas identifié. Rassures toi tu as été un travailleur de fond. J’ai toujours été impressionné par l’importance que tu accordes au travail comme si la souffrance, le temps de l’effort étaient un critère d’authentification de l’œuvre. Ton mépris du travail artistique facile, instantané et automatique est clair. »

C’est sur ces paroles que nous avons été introduits dans la rétrospective de César, grand sculpteur de l’après Guerre, du siècle pourrait-on dire, disparu il y a 10 ans. Pied après pied nous avons exploré ses œuvres, par thématique, de haut en bas, de bas en haut, tournant la tête, cherchant une explication ou une signification en toute chose. Mais il n’existe réellement dans l’œuvre d’art que la relation que l’on peut créer avec elle. Aucune explication, si détaillée soit elle, ne saurait nous la faire aimer ou déprécier davantage.

L’exposition est divisée en 4 thématiques :

  • Les fers – les animaux imaginaires
  • Les empreintes humaines
  • Les expansions
  • Les compressions
Le tout est à voir, avec curiosité, intérêt et surtout une réelle admiration pour l’oeuvre et l’homme …
Si le cœur et la curiosité vous y poussent, à vous de découvrir de quoi il en retourne : l’usage des matériaux, les procédés de conception, l’unicité de chaque pièce et la vibration qu’elle pourrait émettre en vous.
C’est à la Fondation Cartier (un lieu splendide qui se prête parfaitement au jeu de l’exposition) jusqu’au 26 octobre prochain …